La décision d’un tribunal norvégien en date du 25 janvier, pour qui les restrictions imposées par Oslo dans deux zones surnommées « Banana Hole » et « Loop Hole » en mer de Barents et dans les eaux du Svalberg sont en contradiction avec leurs engagements internationaux, doit être respectée, estime Europêche, principale association de pêcheurs dans l’UE.
« La pêche légale menée par les pêcheurs européens a été durement interrompue, forçant la flotte autorisée des pêcheurs de crabe UE à rester au port, pendant que les Norvégiens continuent d’attraper les crabes des neiges », regrette Javier Garat, président d’Europêche.
Un bateau lituanien avait été arrêté en 2016, accusé de pêcher sur une extension du plateau continental norvégien, menant à ce litige jugé en janvier et à la relaxe du pêcheur.
La pêche au crabe des neiges, aussi appelé crabe royal ou du Kamtchaka (sa région d’origine) est un commerce « croissant » dans ces eaux disputées depuis qu’il est considéré comme une espèce invasive.
Le gouvernement norvégien insiste pour dire qu’il est le seul à avoir le droit de décider des autorisations.
« Quand on est sur le plateau continental norvégien il n’y a que l’État côtier, la Norvège, qui peut accorder son autorisation (…) Nous en discutons avec l’UE », avait déclaré à la télévision publique NRK le 20 janvier le ministre de la Pêche, Per Sandberg.
Mais pour la justice norvégienne, il s’agit des eaux internationales et la décision n’est pas du ressort du ministère norvégien, mais de la Commission des pêches de l’Atlantique du Nord-Est, à laquelle participe la Norvège.
« Le dialogue continuera. L’UE peut pêcher du crabe des neiges, mais dans ce cas nous voulons quelque chose en échange », avait réagi M. Sandberg.
Un conflit similaire a lieu autour du Svalberg, un territoire placé sous autorité norvégienne selon un traité de 1920 mais avec la particularité de donner à tous les ressortissants des Etats signataires le droit d’exploiter les ressources naturelles sur un pied d’égalité.
Un différend oppose la Norvège aux autres pays sur la question de savoir si cette clause s’applique aussi au plateau continental de l’archipel, une notion juridique qui n’existait pas à l’époque de la signature du traité.
Oslo estime avoir un droit exclusif sur les ressources des fonds marins, y compris sur les gisements potentiels de pétrole par exemple.
L’industrie de la pêche européenne « explore d’autres moyens d’action comme d’assurer ses droits légitimes auprès de la Cour internationale de justice de La Haye », explique encore Europêche.