« Les garde-côtes chinois ont élevé le niveau de tension et d’agression envers les garde-côtes philippins », a déclaré Jay Tarriela, officier supérieur des garde-côtes philippins et porte-parole de Manille pour la mer de Chine méridionale.
Plusieurs militaires philippins ont été blessés ces derniers mois dans une série d’incidents en haute mer impliquant les deux pays, en rivalité pour la souveraineté des eaux et de récifs dans ce secteur maritime stratégique.
Dernier accrochage en date, Manille a accusé mardi les garde-côtes chinois d’avoir tiré au canon à eau sur deux de ses navires, et bloqué l’accès à un récif disputé en mer de Chine méridionale. Pékin de son côté a affirmé avoir « repoussé » les bateaux philippins.
La pression de l’eau projetée était cette fois bien plus puissante que lors d’incidents précédents, parvenant à tordre ou déformer des pièces et équipements métalliques des navires philippins, a précisé M. Tarriela.
« Cela pourrait évidement être très meurtrier », a-t-il ajouté, en précisant que la pression atteignait 14 kg par cm2. Il a toutefois précisé qu’il n’y avait cette fois-ci pas eu de blessé, les équipages ayant reçu l’ordre de se réfugier à l’intérieur des navires.
La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale – un important carrefour de routes maritimes commerciales, au grand dam de plusieurs pays riverains.
Le récif de Scarborough près duquel s’est déroulé l’incident de mardi se trouve à 240 kilomètres à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de l’île chinoise de Haïnan, au sud de la Chine continentale.
En 2016, les Philippines ont remporté une requête contre la Chine devant la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, mais Pékin a refusé de prendre part à la procédure et a ignoré le jugement.
Ces derniers mois, les tensions entre la Chine et les Philippines ont atteint des niveaux inégalés depuis des années, et les incidents se sont multipliés.
Ce nouvel accrochage intervient alors que soldats philippins et américains mènent jusqu’au 10 mai des exercices militaires conjoints, avec pour la première fois une participation française, dans ce contexte d’affirmation croissante de Pékin dans la région.