Le cargo Jin Teng de 6.830 tonnes ne sera pas autorisé à quitter le port de Subic, au nord-est de la capitale Manille, où il est à quai depuis trois jours. Son équipage sera expulsé, a déclaré le porte-parole de la présidence philippine Manolo Quezon à la radio d’Etat Radyo ng Bayan.
Il s’agit du premier cas recensé d’application des sanctions, les plus dures à ce jour, adoptées dans la nuit de mercredi à jeudi par le Conseil de sécurité.
« Le monde est inquiet à cause du programme d’armes nucléaires de la Corée du Nord et en tant que membre des Nations unies, les Philippines doivent faire leur part pour appliquer les sanctions », a dit M. Quezon.
Une équipe des Nations unies est attendue pour l’inspection du navire dans le port, situé près d’une ancienne base navale américaine, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Charles Jose.
Le Jin Teng a déjà été inspecté deux fois, dont la seconde samedi à l’aide d’appareils électroniques de détection d’armes, selon le porte-parole des gardes-côtes Armand Balilo. Les 21 hommes d’équipage sont « très coopératifs », a-t-il assuré, et aucun matériel interdit n’a été découvert à bord.
Charles Jose a précisé à l’AFP que le navire avait été saisi « en application de la résolution de l’ONU », indépendamment du résultat des inspections.
-Une « honte » selon Pyongyang-
L’agence de presse officielle nord-coréenne a de nouveau fustigé samedi la nouvelle série de sanctions, qualifiant de « honte » la résolution de l’ONU.
« C’est une honte pour le monde de permettre une telle pratique autoritaire des Etats-Unis et d’autres puissances munies de nombreux satellites et d’ogives nucléaires », a déclaré KCNA dans un communiqué.
« Nous allons résolument faire usage de tous les moyens et méthodes pour répliquer de manière physique, puissante et impitoyable aux agissements anti-Corée du Nord des forces hostiles », ajoute l’agence.
Aucun autre navire nord-coréen n’est à quai à Subic, selon M. Balilo.
Le Jing Teng, chargé de noix de palme, était arrivé à Subic jeudi en provenance de Palembang, en Indonésie, quelques heures seulement après la vote des sanctions aux Nations unies. Cette résolution, présentée par les États-Unis, a été votée à l’unanimité, y compris par la Chine, unique allié de Pyongyang.
Quelques heures après le vote de la résolution, la Corée du Nord, de plus en plus isolée sur la question de son arsenal nucléaire, a tiré six missiles de courte portée dans la mer, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a également brandi la menace nucléaire. « Nous devons être toujours prêts à chaque instant à utiliser notre arsenal nucléaire », a-t-il déclaré, cité vendredi par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
La Corée du Nord est déjà sous le coup de quatre séries de sanctions internationales depuis son premier essai nucléaire en 2006.