Joseph Scott Pemberton avait été reconnu coupable du meurtre de Jennifer Laude, une femme transgenre de 26 ans également connue sous le nom de Jeffrey, dans une chambre d’hôtel d’un quartier chaud d’Olongapo, à 80 kilomètres au nord-ouest de Manille.
Mardi, un tribunal d’Olongapo a ordonné la libération, pour bonne conduite, du militaire qui a déjà purgé la moitié de sa peine.
Il est actuellement détenu dans une prison spéciale au quartier-général des forces armées philippines à Manille.
Sa libération a été suspendue après la remise en cause de cette décision par la soeur de la victime, qui a demandé au tribunal de revoir son jugement, selon Gabriel Chaclag, porte-parole du bureau des services pénitentiaires.
L’avocate de M. Pemberton, Rowena Flores, a fait pression pour sa libération immédiate.
« Chaque jour qu’il passe en prison constitue une violation de son droit constitutionnel », a affirmé l’avocate à l’AFP.
Harry Roque, porte-parole du président Rodrigo Duterte et qui, à l’époque, avait représenté brièvement la famille de la victime, a critiqué cette décision, estimant que le tribunal a « outrepassé ses pouvoirs ».
« Ne le libérez pas encore. La décision n’est pas encore définitive et exécutoire », a affirmé M. Roque.
La condamnation de M. Pemberton relève du traité militaire, signé en 1998, le « Visiting Forces Agreement » (ou VFA, accord sur les forces étrangères), qui offre notamment un cadre légal à la présence de troupes américaines aux Philippines.
Après son élection à la présidence en 2016, M. Duterte s’est éloigné des Etats-Unis au profit d’un rapprochement notamment économique avec la Chine.
En février, il avait fait part à Washington de son souhait de rompre l’accord VFA.
Il avait alors invoqué une ingérence des Etats-Unis dans sa politique controversée de lutte contre le trafic de drogue.
Manille a ensuite suspendu sa sortie de ce traité militaire avec les Etats-Unis, invoquant « des événements d’ordre politique et d’autres évolutions dans la région ».