Si l’identité des assaillants est confirmée, il s’agirait de la première attaque d’un navire commercial par des pirates somaliens depuis 2012.
« Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’un petit tanker a été attaqué et a dévié de sa course », a déclaré à l’AFP John Steed, un ancien colonel de l’armée britannique responsable de l’Afrique de l’Est pour l’ONG de lutte contre la piraterie Oceans Beyond Piracy (OBP), qui est en contact avec les forces navales suivant la progression du navire attaqué.
« Nous devons encore confirmer s’il s’agit d’une attaque de pirates, car nous ne savons pas par exemple quelles sont les revendications de ces gens, mais cela ressemble très fort au scénario traditionnel des attaques de pirates », a ajouté celui qui avait aidé à la libération de 26 otages par des pirates somaliens en octobre 2016.
Avec huit membres d’équipage à son bord, l’Aris 13, tanker contrôlé par une société émiratie et battant pavillon sri-lankais, transportait du carburant de Djibouti vers Mogadiscio lorsqu’il a envoyé lundi après-midi un message de détresse, assure M. Steed.
« Le navire a envoyé un message indiquant qu’il était suivi par deux skiffs », des petites embarcations rapides généralement utilisées par les pirates somaliens, raconte l’ancien colonel. « Après cela, ça a été silence radio et son propriétaire n’est pas parvenu à le contacter ».
La progression du navire a été suivie par les forces navales, notamment à l’aide d’avions de la force européenne de lutte contre la piraterie en Somalie. L’Aris 13 est actuellement amarré au large des côtes de la région semi-autonome du Puntland, à la pointe nord-est de la Somalie, non loin de la ville d’Alula.
« Il n’y a pas eu d’attaque de navire commercial par des pirates somaliens depuis 2012 », a souligné M. Steed.
La piraterie somalienne, qui avait repris à une échelle industrielle en 2005, a connu son apogée en 2011, et les attaques avaient très sérieusement perturbé la navigation internationale dans cette zone maritime très fréquentée. Au plus fort de la crise (janvier 2011), les pirates détenaient 736 otages et 32 bateaux.
Mais les mesures de lutte anti-piraterie ont fini par porter leurs fruits, avec notamment le déploiement de forces navales internationales. Les pirates avaient abandonné la partie ou été arrêtés pour plusieurs centaines d’entre eux.