« Ces voiles s’amoncelaient au grenier (…) et je pense que mon mari était un homme suffisamment pragmatique pour ne pas s’être offusqué là où il est de ce que nous faisons de ces voiles », explique à l’AFP Jaqueline Tabarly, se disant très satisfaite du résultat: un sac « élégant, très bien fini et costaud ».
Les voiles utilisées proviennent du premier voilier du skipper, celui qu’il avait découvert à l’âge de 7 ans avec ses parents, abandonné sur un bras mort de la Loire, et que, devenu adulte, il fera renaître sous le nom de Pen Duick (mésange à tête noire, en breton), lançant la saga des célèbres bateaux du même nom.
Elles proviennent aussi de Pen-Duick III, la goélette de 17 m construite d’après les dessins d’Eric Tabarly, et de Pen-Duick VI, ketch en aluminium de 22 m, vainqueur de la Transat Anglaise, en 1976, une épreuve remportée une première fois en 1964 par le skipper.
« Ce sont des voiles que Tabarly a utilisées, qu’il a touchées, il y a quand même autour du bonhomme une symbolique très forte », assure Anna Beyou, codirigeante de la jeune entreprise lorientaise, à propos de ces « voiles mythiques » transformées en une série limitée de 1.000 sacs mêlant cuir et voiles. Les sacs pour femme et pour homme sont proposés respectivement à 314 et 414 euros.
727 Sailbags crée et commercialise depuis 2010 des sacs en voile recyclée, après avoir collecté sa matière première dans tous les ports de France, mais également à l’étranger.
« Les gens qui achètent le sac, l’achètent autant pour son esthétique que parce que ça a appartenu à Tabarly. En plus, ces voiles ont un côté vintage. Elles sont un peu usées. Ca donne un charme au sac qui fait de lui un vrai collector », se félicite Anna Beyou, assurant que le retour des clients est « excellent ».
Eric Tabarly a disparu dans la nuit du 12 au 13 juin 1998 au large du pays de Galles. Il avait 67 ans. Toute sa vie, ce marin de légende -né à Nantes le 24 juillet 1931- a innové, devançant toutes les modes et bousculant tous les dogmes.