Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en observant le dépérissement d’un vaste ban de coraux dans la baie d’Almirante, dans la province de Bocas del Toro, au Panama, dans la mer des Caraïbes. Ils suspectaient ce phénomène de zones mortes d’être à l’origine du dépérissement, plutôt que le réchauffement ou l’acidification de l’océan qui résultent du réchauffement climatique.
Les zones mortes ou hypoxiques sont des régions océaniques où le taux d’oxygène est très faible, ce qui provoque l’asphyxie de la faune marine.
« Le réchauffement et l’acidification des océans sont des menaces globales reconnues des récifs coralliens et requièrent des solutions à grande échelle tandis que les zones mortes sont plus localisées », explique Andrew Altieri, un scientifique de l’Institut de recherche tropicale du Musée national d’histoire naturelle Smithsonian, le principal auteur.
« La bonne nouvelle c’est que ces zones privées d’oxygène peuvent être réduites en contrôlant davantage les écoulements dans l’océan des égouts et des déchets agricoles », souligne-t-il.
Outre le blanchissement des coraux typique d’un réchauffement des eaux marines, ces chercheurs ont également observé des phénomènes davantage liés à un manque d’oxygène à certaines profondeur, comme des couches visqueuses formées de bactéries et de nombreux crabes, oursins et éponges morts gisant sur le fond de la mer.
Selon ces chercheurs, le nombre de ces zones hypoxiques a été sous-estimé dans les tropiques.
« Le nombre de ces zones figurant actuellement sur notre carte du monde est dix fois plus élevé dans les régions tempérées que tropicales, mais il est probable que les biologistes marins vont en découvrir davantage dans les tropiques », prédit Andrew Altieri.
« Sur la base de nos analyses, nous pensons que les zones mortes sont très fortement sous-estimées dans les régions tropicales », note Nancy Knowlton, biologiste marine au Musée national d’histoire naturelle Smithsonian, co-auteur de ces travaux.
« Ainsi pour chaque zone morte dans les tropiques il y en a probablement neuf ou dix qui n’ont pas encore été identifiées », estime-t-elle.
Ces chercheurs ont déjà trouvé vingt exemples de zones mortes impliquées dans une mortalité massive de récifs coralliens dans le monde.