Ce plan de 382 millions d’euros vise à freiner les pratiques agricoles mises en cause dans la pollution de cette vaste étendue d’eau salée de 135 km2 située au sud-est de l’Espagne.
« La crise environnementale de la mer Mineure est insoutenable, les dommages doivent être arrêtés immédiatement », a affirmé la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, lors d’une visite de la zone, dans la région de Murcie, afin de dévoiler les mesures gouvernementales.
Les images de poissons à l’agonie, la bouche pratiquement hors de l’eau pour tenter d’aspirer un peu d’air tandis que leurs congénères morts s’entassaient par milliers dans des paniers sur le sable, avaient cet été choqué l’opinion publique.
Les experts avaient estimé que ces poissons étaient morts d’un manque d’oxygène causé par les centaines de tonnes de nitrates d’engrais rejetées dans l’eau, provoquant un phénomène appelé « eutrophisation ».
Le plan élaboré par le gouvernement de gauche, qui couvre la période 2022 à 2026, comprend notamment la fin de l’irrigation illégale, la coupure de l’approvisionnement en eau aux exploitations dépourvues de droits d’irrigation, le réexamen des permis d’évacuation des eaux usées et la surveillance des exploitations d’élevage.
Ce plan entend aussi promouvoir les projets de régénération environnementale visant à soutenir la biodiversité dans et autour de la lagune, notamment la création d’une zone tampon de 1,5 km autour de la mer Mineure.
Lors de la crise de cet été, Mme Ribera avait accusé les autorités régionales de fermer les yeux sur les infractions commises dans le domaine agricole dans la plaine de Carthagène, une zone d’agriculture intensive entourant la lagune.
Début octobre, les ONG ClientEarth et Ecologistes en Action ont déposé une plainte devant la Commission européenne au sujet de l' »incapacité persistante » de l’Espagne à protéger la mer Mineure, exigeant des « mesures immédiates ».