« Je m’apprête à signer un nouveau soutien financier d’urgence de 87 millions d’euros pour couvrir les besoins de trésorerie de la collectivité », a indiqué le ministre en réponse à une question du député de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf (EPR), lors d’une audition devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale.
« Le besoin est de un milliard d’euros par an sur cinq ans » car « l’insurrection a détruit entièrement le pays, on a perdu 20 points de PIB, on a un taux de chômage de 50%, plus de 700 entreprises ont été détruites (…), 26.000 personnes ont fui le territoire », a énuméré l’élu.
M. Armand a rappelé que « le gouvernement précédent avait débloqué un soutien de 100 millions d’euros en juillet » au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais a reconnu que la situation demeurait « critique, urgente ».
« Dans les prochains jours, nous serons à votre disposition pour avoir tous les échanges sur la situation économique, avec l’ensemble des partenaires, la situation l’exige », a-t-il assuré.
Le ministre délégué au Budget, Laurent Saint-Martin, a acquiescé : « Je ne peux qu’insister sur la nécessité de faire ce travail ensemble, il faudra objectiver les besoins et les chiffres », a-t-il dit, estimant que « le travail (devait) commencer le plus vite possible ».
Depuis le début des violences le 13 mai, liées à la mobilisation indépendantiste contre un projet de réforme du corps électoral, la Nouvelle-Calédonie connaît un accès de tension inédit depuis la quasi-guerre civile des années 1980 : treize personnes ont été tuées, dont deux gendarmes, des centaines de personnes ont été blessées et les dégâts matériels se montent à au moins 2,2 milliards d’euros.
Une délégation transpartisane d’élus et de figures institutionnelles néocalédoniens est à Paris cette semaine, pour sensibiliser les parlementaires à la situation de ce territoire et présenter un programme de reconstruction à 4,2 milliards d’euros réclamé à l’Etat.