Selon cette étude publiée jeudi dans la revue Science, cela indique que le niveau des océans pourrait monter de plusieurs mètres au cours des prochains siècles.
Les scientifiques pensent que cette période interglaciaire –survenue entre -129.000 et -116.000 ans– peut servir de référence pour vérifier la validité des modèles climatiques et comprendre les effets de la hausse de la température sur le niveau des océans.
Une précédente étude avait montré que les océans étaient montés de plusieurs mètres, mais les scientifiques n’avaient pas établi clairement la variation des températures durant ces 13.000 ans.
Une analyse de carottes glaciaires prélevées sur 83 sites a permis de déterminer qu’au début de cette période, les températures de surface des océans étaient identiques à la moyenne de celles des années 1870-1889, la période pré-industrielle.
Quatre mille ans plus tard, elles avaient augmenté de 0,5 degré Celsius soit exactement l’ampleur enregistrée pour les années 1995 à 2014, ont précisé les chercheurs des universités d’Etat de l’Oregon et du Wisconsin, et de l’University College à Dublin.
Ce constat suggère que les estimations de variation des températures des modèles climatiques sont trop basses, ont-ils conclu.
Ces données pourraient aider les climatologues à mieux comprendre comment les océans et les glaces polaires flottantes réagissent au réchauffement.
Mais le rythme de fonte future des glaces de l’Arctique et de l’Antarctique reste inconnu, a souligné Jeremy Hoffman, climatologue du Musée des Sciences de Virginie.
Selon des estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le niveau global des océans devrait s’élever de 13 à 68 cm d’ici 2050.
Une étude de 2016 a même évoqué une montée des eaux pouvant atteindre deux mètres dans les 100 prochaines années, ce qui noierait partiellement de grandes métropoles comme New York et Miami.
La dernière période interglaciaire a été causée par un changement d’orientation de l’axe de rotation de la Terre, qui a entraîné une hausse des températures supérieure d’environ deux degrés à la moyenne actuelle, et permis à une abondante végétation de pousser à l’intérieur du cercle arctique.