Sous des conditions météo optimales, grand soleil et vent de 50 km/h, l’équipage a levé l’ancre sous le regard de dizaines de Rochelais qui s’étaient levés très tôt malgré le froid piquant.
Avant même la sortie du port, le bâtiment a rencontré sa première difficulté quand un cordage de la vergue s’est rompu.
Baptisée « Libres ensemble de l’Atlantique à la Méditerranée », cette nouvelle tournée de la frégate — copie de celle qui emmena en 1780 le marquis de La Fayette soutenir les indépendantistes américains contre la Couronne britannique — a officiellement débuté le 30 janvier lorsque le navire a quitté son port d’attache de Rochefort (Charente-Maritime).
Après trois semaines d’escale technique à La Rochelle, le bateau a donc repris la mer, trois ans après son voyage inaugural aux États-Unis dans le sillage du marquis de La Fayette.
Comme en 2015, le commandant Yann Cariou était au gouvernail. Il sera secondé par 350 gabiers qui se relaieront à bord. Ces marins, dont seulement quinze professionnels, sont issus de 34 pays de l’Organisation mondiale de la francophonie (OIF), partenaire de la traversée.
« Nous sommes là pour la liberté, la solidarité, pour qu’il y ait un brassage entre le Nord et le Sud. Pour participer, j’ai suivi une formation à Rochefort, avec succès , et je suis très fier d’être de ce voyage », explique Bourreima Soulo, journaliste malien de 27 ans et gabier débutant.
Gwendoline Feral, vient d’Aubusson (Creuse). A 27 ans, elle en est déjà à son troisième voyage à bord de l’Hermione. « C’est une grande histoire d’amour, j’ai rencontré l’Hermione petite vers l’âge de 10 ans en construction à Rochefort, et puis j’ai eu envie d’embarquer dès que c’était possible », dit-elle.
L’Hermione retrouvera Rochefort le 16 juin. Avant cela, elle aura effectué douze escales: Tanger (Maroc), Barcelone (Espagne), Sète, Toulon, La Ciotat, Marseille, Port-Vendres, Bastia, Portimão (Portugal), Pasaia (Espagne), Bordeaux.
L’Hermione est née d’un pari fou lancé en 1997 par une poignée de passionnés: reconstruire la frégate historique du même nom à l’identique, en faisant revivre l’arsenal rochefortais et les métiers de l’époque.