Le vice-président de la LACC, Kano Bai Gbala, vient de se mettre en congé de l’institution après que son nom eut été cité dans une enquête.
Cette nouvelle péripétie intervient alors que le directeur du port de Buchanan, troisième ville du Liberia, à 100 km au sud-est de la capitale Monrovia, est accusé d’avoir détourné plusieurs centaines de milliers de dollars américains.
Le directeur du port, Charles McArthur, limogé par le président George Weah et visé par une enquête de la LACC, a fui le pays.
Par la suite, le directeur de l’Autorité des ports du Liberia (NPA), Bill Tweahway, a été à son tour accusé par le quotidien libérien Front Page Africa d’avoir participé à la création d’une compagnie privée pour le déchargement des navires au port de Buchanan.
Le journal a dénoncé un conflit d’intérêts au sein de la LACC, affirmant disposer de documents selon lesquels le vice-président de la Commission anticorruption détenait des parts dans cette entreprise.
Le président de la LACC, Edwin Martin, a annoncé dans un communiqué publié mardi avoir « accepté une demande de congé » présentée par son vice-président pour la durée de l’enquête.
M. Martin a reconnu que de telles révélations étaient « susceptibles de compromettre les progrès réalisés par la LACC depuis qu’il en a pris la direction », selon le texte.
L’affaire a provoqué l’émotion parmi la population de ce petit pays classé 137e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International en 2020.
« Si ceux qui sont censés faire en sorte que la corruption ne reste pas impunie sont eux-mêmes accusés de corruption, où allons-nous ? », a lancé un auditeur intervenant lors d’une émission de radio en direct.
Le Liberia est le deuxième pays au monde derrière le Panama pour le tonnage marchand enregistré sous son pavillon, et parmi les tout premiers pour le nombre de bâtiments (4.295) de plus de 500 tonneaux de jauge brute enregistrés, indiquait en décembre 2020 la revue spécialisée Lloyd’s List.
Le vice-président de la LACC a affirmé publiquement ne rien avoir à se reprocher. Dans des propos rapportés par Front Page Africa, M. Gbala a assuré avoir acheté des parts de la compagnie pour le compte de sa soeur.
Dans d’autres déclarations publiques, il a dénoncé une tentative de détourner l’attention des malversations présumées de la direction du port de Buchanan.
Aucune connexion directe n’a pu être établie entre les deux dossiers mais les médias libériens estiment que les révélations dans chacun d’entre eux pourraient être dues à des conflits entre le directeur du port et celui de la NPA, son autorité de tutelle.