« Il faut garder la tête froide », a souligné M. Saadé dans un entretien aux Echos.
« Ce qui s’est passé n’est qu’un incident, un grain de sable dans le commerce mondial qui va continuer à se développer », a-t-il affirmé, reconnaissant néanmoins que l’incident « rajoute de la pression à une situation déjà tendue » dans le commerce mondial.
« C’est la première fois qu’un navire de cette taille bloque le canal. Mais ce n’est lié ni à la dimension du canal, ni à celle du bateau. Il s’agit juste d’une erreur humaine » qui va encore perturber les flux pendant « quelques jours », a estimé le dirigeant.
« Ce n’est pas parce qu’un commandant, seul maître à bord, a fait une erreur de navigation que l’on va remettre en cause toute la mondialisation », a-t-il résumé.
« Ce que je retiens surtout de cet événement, c’est qu’il a révélé à tout le monde l’importance du transport maritime, son caractère indispensable à l’économie mondiale », a souligné M. Saadé.
« La tension est devenue excessivement forte sur le transport maritime », a témoigné le patron de CMA CGM.
Le groupe marseillais a en conséquence acheté des conteneurs en Chine et affrété davantage de navires, augmentant ses capacités de près de 20% entre l’Asie et le Nord de l’Europe.
« Nos coûts ont augmenté du fait de cette forte demande, mais ils ont été compensés par des taux de fret élevés. Je pense que cela va continuer jusqu’au troisième trimestre », a souligné Rodolphe Saadé.
Du coup « le groupe CMA CGM va bien », et il a déjà remboursé le prêt garanti par l’Etat de 1,05 milliard d’euros accordé en mai 2020. Celui-ci avait été « sollicité par précaution », selon lui.
Le logisticien suisse Ceva acquis en 2019, qui était déficitaire, devrait revenir dans le vert en 2021, a-t-il également noté.