Présenté le 8 novembre, le projet de texte révisé – visant à interdire les subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche et à supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée – doit être examiné au cours de la Conférence ministérielle du 30 novembre au 3 décembre à Genève, en Suisse.
« Il ne change rien pour les grandes nations de pêche. Il est faible, déséquilibré et favorise les pays de pêche avancés », a déclaré vendredi à l’AFP le responsable du ministère indien du Commerce, sous couvert d’anonymat.
New Delhi soutient l’idée d’un pacte de l’OMC sur les subventions à la pêche, a-t-il ajouté, rappelant que les discussions en cours n’ont toujours pas abordé les sujets de préoccupation des pays en développement comme l’Inde.
Le gouvernement indien avait prévenu cette année qu’il souhaitait que « les grands subventionneurs », comme les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, la Chine et l’Union européenne, « assument une plus grande responsabilité en diminuant leurs subventions et leurs capacités de pêche ».
« Tout accord doit reconnaître que les pays se trouvent à des stades de développement différents et que les accords de pêche actuels reflètent leurs capacités économiques actuelles », avait souligné le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, lors d’une réunion de l’OMC sur les subventions de la pêche en juillet dernier.
Les discussions de l’OMC sur la pêche ont cours depuis deux décennies.
Les subventions mondiales à la pêche sont de 14 à 54 milliards de dollars par an, selon l’OMC.
La cheffe de l’organisation Ngozi Okonjo-Iweala, qui a pris ses fonctions en mars, a fait de la conclusion d’un accord sur la pêche d’ici la fin de l’année une priorité.
« Les yeux du monde sont vraiment tournés vers nous », a-t-elle déclaré quand le président des négociations sur la pêche, l’ambassadeur colombien Santiago Wills, a présenté le nouveau projet de texte lundi. Ce texte devait être ensuite discuté article par article par les membres de l’OMC, dans l’espoir d’aboutir à une version consolidée avant la réunion ministérielle.