Il s’agit du troisième et dernier groupe de forces de sécurité indiennes à quitter les Maldives, a indiqué le responsable sous couvert de l’anonymat n’étant pas autorisé à s’exprimer dans la presse.
Le président Mohamed Muizzu a été élu l’année dernière en promettant de réduire les relations de son pays avec l’Inde au profit de la Chine.
Il a consolidé son pouvoir fin avril en remportant plus des deux tiers des sièges du parlement lors des élections législatives.
Pékin a salué son succès électoral.
« La Chine est prête à travailler avec les Maldives », a aussitôt déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Mais les Maldives se sont engagées jeudi à entretenir une « amitié durable » avec New Delhi, à la veille de la date-butoir fixée à l’Inde par M. Muizzu pour qu’elle rapatrie ses soldats.
En visite officielle à New Delhi, le ministre des Affaires étrangères maldivien, Moosa Zameer, a adopté jeudi une attitude conciliante, affirmant que son déplacement marquait une « nouvelle initiative de collaboration, symbole d’une amitié durable et d’objectifs communs ».
Le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a de son côté déclaré que les deux pays avaient un intérêt commun à parvenir à « un accord sur la meilleure façon de faire progresser (leurs) relations ».
Leurs relations se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir de M. Muizzu, pro-chinois qui s’était engagé à dissoudre une unité de 89 soldats indiens.
Cette unité avait été déployée pour piloter trois avions offerts aux Maldives permettant de patrouiller son vaste territoire maritime composé de 1.192 îlots coralliens, disséminés sur quelque 800 kilomètres dans l’océan Indien.
Haut lieu du tourisme de luxe et destination de choix pour les célébrités et riches personnalités du monde entier, l’archipel occupe également une place stratégique, se situant sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, dans une zone géographique très convoitée.
L’Inde, puissance régionale, considérait que les Maldives entraient dans sa sphère d’influence mais s’inquiétait de celle croissante de la Chine.
M. Muizzu a choisi dès janvier la Chine pour sa première visite d’Etat, où il a signé une vingtaine d’accords, puis, en mars, un accord « d’assistance militaire » avec Pékin, et a promis d’accroître les chantiers financés par la Chine.
Les pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis, ont mis en garde contre ces projets d’infrastructure et le péril de l’endettement envers la Chine.