« C’est avec humilité que je suis prête à devenir la première gouverneure générale autochtone du Canada », a déclaré Mary Simon, dans son premier discours officiel lundi, lors de la cérémonie d’installation au Sénat, à Ottawa.
« Je m’efforcerai de jeter des ponts entre les diverses origines et cultures qui reflètent le caractère unique et prometteur de notre grand pays », a également affirmé l’Inuite de 74 ans qui s’est engagé à « représenter tous les Canadiens ».
« Aujourd’hui marque une journée importante et historique pour le Canada », a ajouté la nouvelle représentante officielle de la reine Elizabeth II au Canada.
Cheveux gris coupés au carré, masque sur le visage et vêtue d’une robe noire, Mary Simon a prêté serment sous les yeux notamment de son mari et du Premier ministre du Canada Justin Trudeau, lors d’une cérémonie ponctuée par de nombreux interludes d’artistes autochtones. Seules 44 personnes avaient été invitées en raison de la pandémie contre habituellement plusieurs centaines.
Elle a aussi plaidé pour la défense de l’Arctique et de l’environnement et pour la réconciliation avec les peuples autochtones. « Depuis de nombreuses années, le Canada subit les conséquences disproportionnées des changements climatiques parce que l’Arctique se réchauffe plus rapidement que presque partout ailleurs sur la planète », a-t-elle affirmé.
Dans ce discours délivré en anglais et en inuktitut, avec quelques apartés en français, la nouvelle gouverneure générale s’est une nouvelle fois engagée à apprendre cette langue, l’une des deux officielles du pays.
Originaire du Nunavik (nord du Québec), elle est bilingue anglais et inuktitut, mais ne parle pas français, ce qui lui a valu des critiques et plus d’un millier de plaintes déposées auprès du Commissariat aux langues officielles.
« Nous avons besoin de gens comme Mme Simon, parce que nous avons besoin de gens qui construisent des ponts et nous rassemblent » a salué Justin Trudeau.
Mary Simon s’est entretenue jeudi dernier avec la reine Elizabeth II par vidéoconférence en raison de la pandémie. Elle est nommée pour cinq ans, mais la durée de son mandat principalement honorifique est à la discrétion de la reine.
L’ancienne militante pour les droits des Autochtones succède à Julie Payette, qui a démissionné en janvier après des accusations de harcèlement au sein de son bureau.