L’incident a eu lieu dans une zone maritime hautement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour connecter les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux.
Le navire Niovi se dirigeait de Dubaï vers le port de Fujairah, aux Emirats arabes unis, lorsqu’il a été pourchassé par des bateaux du corps maritime des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a indiqué la 5e flotte américaine, basée à Bahreïn, dans un communiqué.
Ces navires iraniens l’ont « forcé à faire demi-tour et à se diriger vers les eaux territoriales iraniennes », a-t-elle ajouté.
La marine américaine a publié une vidéo du navire cerné par une dizaine de bateaux.
L’agence de presse iranienne, Tasnim, a rapporté la saisie par la marine des Gardiens de la Révolution d’un « pétrolier étranger en infraction dans les eaux du détroit d’Ormuz ».
« Aucune information n’a encore été communiquée sur les raisons de la saisie », a-t-elle ajouté.
Selon la société britannique de sécurité maritime Ambrey, le navire, qui se trouvait dans les eaux territoriales d’Oman au moment de l’incident, est détenu par une compagnie grecque.
« Les autorités grecques ont mis en garde contre les risques accrus pour les navires grecs (…) après la saisie du pétrolier grec Suezmax transportant du pétrole iranien » par les forces américaines le mois dernier, a souligné Ambrey.
L’armée iranienne avait déjà saisi le 27 avril un pétrolier battant pavillon des Iles Marshall et à destination des Etats-Unis dans le Golfe d’Oman.
Téhéran avait affirmé que le bâtiment avait tenté de fuir après une « collision » avec un navire iranien ayant fait des blessés. Selon le site TankerTrackers.com, le pétrolier se trouve toujours au port iranien de Bandar Abbas.
Les incidents se sont multipliés dans cette zone maritime cruciale pour le transport mondial du pétrole depuis qu’en 2018, les Etats-Unis se sont retirés de l’accord international visant à geler le programme nucléaire iranien et réimposé des sanctions à la République islamique.
L’Iran a intimidé ou attaqué 15 navires marchands au cours des deux dernières années, a affirmé mercredi la marine américaine en dénonçant des actes « contraires au droit international ».
La marine a parlé encore de mesures « injustifiées » et « irresponsables » qui constituent une « menace pour la sécurité maritime et l’économie mondiale ».
Les Etats-Unis critiquent régulièrement les agissements de Téhéran dans cette zone maritime.
En 2019, les Gardiens de la Révolution avaient saisi un pétrolier battant pavillon britannique, avant de le relâcher deux mois plus tard. Et en 2022, une flottille de la marine iranienne avait brièvement saisi en mer Rouge deux navires militaires américains sans pilote.