Cette incident intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et les pays occidentaux, qui ont renforcé cette semaine leurs sanctions à l’encontre des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, en raison de violations des droits humains.
« Le pétrolier Advantage Sweet a été saisi par la marine du Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran alors qu’il transitait dans les eaux internationales du Golfe d’Oman », a précisé dans un communiqué la 5e flotte américaine, basée à Bahreïn.
De son côté, la télévision d’Etat iranienne a confirmé la saisie d’un « navire contrevenant », mais affirmé que l’opération a été menée par la marine de la République islamique, et non par celle des Gardiens de la révolution.
Selon le site MarineTraffic.com, le navire se trouvait au large d’Oman après avoir quitté le Koweït en direction de Houston, aux Etats-Unis.
L’incident s’est produit en début d’après-midi, et le navire a émis un signal de détresse, selon la marine américaine.
« Le gouvernement iranien doit libérer immédiatement » le navire, a-t-elle ajouté, condamnant des actes « contraires au droit international et menaçant la sécurité et la stabilité régionale ».
Les Etats-Unis critiquent régulièrement les actions de Téhéran dans cette zone maritime hautement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour connecter les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux.
Au cours des deux dernières années, l’Iran a ainsi saisi « illégalement » au moins cinq navires commerciaux au Moyen-Orient, selon le communiqué.
En 2019, les Gardiens de la révolution iraniens avaient saisi un pétrolier battant pavillon britannique, avant de le relâcher deux mois plus tard. Et en 2022, une flottille de la marine iranienne avait brièvement saisi en mer Rouge deux navires militaires américains sans pilote.
– Nouvelles sanctions –
Les tensions entre l’Iran et les Etats-Unis se sont aggravées depuis que l’ancien président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord international visant à geler le programme nucléaire iranien et réimposé des sanctions qui ont fortement affecté l’économie du pays.
Lundi, le Royaume-Uni, l’Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé de manière coordonnée le renforcement des sanctions contre les Gardiens de la Révolution, en réponse à leurs violations des droits humains.
Il s’agit de la septième salve de sanctions contre l’Iran de la part des 27 depuis la mort le 16 septembre dernier de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire stricte de la République islamique.
En représailles, l’Iran a annoncé ses propres mesures punitives contre des personnes et entités de l’UE et du Royaume-Uni, tout en dénonçant « l’aggravation de sanctions cruelles » contre le pays.
Créés en 1979 après la victoire de la révolution contre le pouvoir du Chah, les Gardiens (« Sepah-é Pasdaran » en persan) disposent de forces terrestres, navales et aériennes avec des effectifs évalués à plus de 120.000 hommes.
Les Gardiens supervisent le Bassidj (corps de volontaires islamistes), qui a été déployé face aux manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.