Le Iuventa, propriété de l’ONG allemande Jugend Rettet, avait été complètement abandonné à son sort après sa saisie et avait commencé à rouiller en l’absence d’entretien durant la phase préliminaire d’un procès contre 21 personnes soupçonnées de traite d’êtres humains.
Parmi ces 21 suspects figuraient des membres d’équipage des navires de sauvetage des ONG Jugend Rettet, Médecins sans Frontières (MSF) et Save the Children, accusés de collusion avec les passeurs.
Samuele Corso, juge au tribunal de Trapani dans l’ouest de la Sicile, doit déterminer si ces personnes doivent être jugées ou non, à l’issue d’une enquête de cinq ans dénoncée par certains comme une tentative politique pour stopper les opérations de sauvetage.
Et vendredi, ce juge a statué que les autorités italiennes doivent « veiller à tous les travaux de manutention nécessaires pour restaurer et maintenir l’état du navire tel qu’il était au moment de sa saisie ».
Le coût pour l’Etat italien est estimé à 100.000 euros, a déclaré l’avocat de la défense Nicola Canestrini.
« Etant donné le piteux état du navire, la question est savoir si la décision du tribunal peut être appliquée », a réagi Jugend Rettet dans un communiqué.
« En une année, le Iuventa a secouru plus de 14.000 personnes en détresse en mer. Depuis sa saisie, plus de 10.000 personnes sont mortes en Méditerranée centrale », a ajouté l’ONG.
L’Italie est depuis des années l’une des principales portes d’entrée de l’immigration par voie maritime de l’Afrique vers l’Europe, avec un record de 180.000 arrivées en 2016 (120.000 en 2017).
Selon le ministère de l’Intérieur, l’Italie e enregistré près de 97.000 arrivées depuis le début de l’année.