La zone économique exclusive (ZEE) de la France, qui couvre 11 millions de km2 – soit 3 % de la surface des mers du globe – est la deuxième derrière celle des États-Unis. Elle recèle de nombreuses ressources halieutiques, minérales et énergétiques dont l’exploitation actuelle ou envisagée constitue « un atout très important pour notre économie » mais suscite des convoitises.
Le Livre blanc liste les menaces qui pèsent sur ces territoires éparpillés où vivent près de 3 millions de Français. La zone Antilles-Guyane voit se développer de « très nombreux trafics internationaux »: drogue (surtout la cocaïne), orpaillage illégal (particulièrement en Guyane), blanchiment d’argent, immigration clandestine, pêche illégale, le tout doublé de risques de catastrophes naturelles particulièrement aux Antilles.
Il recommande que la France « s’associe mieux avec ses voisins », citant particulièrement le Brésil pour les problèmes guyanais et l’Union des Comores pour l’immigration clandestine massive en direction de Mayotte.
Dans l’océan Indien toutefois, l’enjeu international majeur est la piraterie. « Le fait que la première opération navale d’ampleur de l’UE, soit l’opération Atalante contre la piraterie, illustre l’importance que revêt cet océan », souligne le document, rappelant que la France est riveraine du canal du Mozambique, où reposent en outre des ressources gazières et pétrolières.
La sécurisation des routes maritimes de tout l’océan Indien fait partie des « priorités géostratégiques »: c’est en effet le passage obligé dans le commerce entre l’Europe et l’Asie, dont la croissance devrait l’amener à peser plus du tiers du PIB mondial d’ici 2030.
La France a noué un partenariat stratégique avec l’Inde en 1998 et un autre en 2007 avec l’Australie, avec qui elle partage des patrouilles dans leurs ZEE respectives.
Le net renforcement de la présence militaire des Etats-Unis dans la zone Asie-Pacifique « ne décharge pas la France des ses responsabilités », souligne le Livre Blanc. La France participe déjà, par sa coopération de défense, à la sécurité de plusieurs pays dont l’Indonésie, la Malaisie, Singapour et le Vietnam.
Dans le contexte de restrictions budgétaires, le dispositif militaire déployé outre-mer sera « adapté aux enjeux propres à chaque territoire ». En mai 2012, selon la Défense, 7.400 des 18.800 militaires déployés hors de la métropole l’étaient dans les outre-mer.
En parallèle, « une remontée en puissance des capacités civiles sera conduite ». Un programme quinquennal d’équipements mutualisés sera élaboré dès 2013.