Parmi les rescapés d’une quinzaine de nationalités différentes, embarqués à bord de deux canots pneumatiques, « ce qui est frappant, c’est qu’il y a beaucoup de mineurs, dont 114 sont non accompagnés », a indiqué à l’AFP Frédéric Penard, directeur des opérations.
Les migrants se trouvaient alors dans les eaux internationales, à 32 milles nautiques (51 km) au large de Zawiya, ville de l’ouest de la Libye, selon SOS Méditerranée, une ONG basée à Marseille, dans le sud de la France.
En descendant du bateau, les migrants ont été soumis à des contrôles d’identité et ont dû passer des tests de détection du Covid-19, menés par du personnel sanitaire en tenue de haute protection, selon des images prises sur place. Les mineurs isolés ont été conduits dans des structures d’accueil spéciales.
En annonçant les opérations de débarquement des rescapés en Sicile, SOS Méditerranée est revenue samedi sur l’opération de sauvetage ratée du 22 avril, quand l’équipage de l’Ocean Viking, son bateau ambulance, était arrivé trop tard pour aider quelque 130 migrants embarqués dans un autre canot de sauvetage.
« Sept ans après la fin de l’opération Mare Nostrum, SOS Méditerranée demande toujours qu’un dispositif européen de recherche et de sauvetage efficace, conforme au droit et répondant à des valeurs d’humanité, soit rétabli de toute urgence », plaide samedi l’ONG. « Cela passe par le retour à une coordination efficace, rapide et non exclusive, dans le plein respect du droit maritime international, entre les autorités maritimes et tous les navires présents en mer ».
Estimant que « le rétablissement d’une flotte européenne de recherche et de sauvetage est la seule option », SOS Méditerranée souligne que le 22 avril les seuls bateaux à avoir tenté de retrouver les personnes en perdition étaient trois navires marchands et l’Ocean Viking.
L’ONG se félicite cependant que vendredi, « pour la première fois depuis des mois, un navire de la marine européenne, de la marine italienne plus précisément, ait effectué un sauvetage dans les eaux internationales au large de la Libye ». « Nous espérons que cela annonce une prise de conscience de la part des gouvernements européens », a déclaré Sophie Beau, directrice générale et cofondatrice de l’association.
Au moins 453 migrants sont morts depuis le début de l’année en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Dans son communiqué, SOS Méditerranée assure avoir secouru près de 33.000 personnes depuis février 2016, d’abord avec l’Aquarius, puis l’Ocean Viking.
ol/mdm/tes/cm/sp