Cette « deuxième vague » de négociations constitue un suivi de l’accord historique sur les subventions à la pêche conclu à la douzième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce en juin 2022, a expliqué l’ambassadeur islandais Einar Gunnarsson, à l’occasion de sa première conférence de presse.
L’absence de président, suite au départ de son prédécesseur l’ambassadeur colombien Santiago Wills fin septembre, avait conduit à la paralysie des travaux sur les subventions à la pêche, à un moment crucial.
Aux termes de l’accord, les 164 membres s’étaient en effet engagés à poursuivre les négociations sur les questions en suspens afin d’obtenir un accord complet sur les subventions à la pêche pour la treizième réunion ministérielle de l’OMC, qui se tiendra aux Emirats arabes unis en 2024.
Mais la deuxième vague de négociations n’avait pas pu démarrer car les pays ne parvenaient pas à s’accorder sur le choix du président.
M. Gunnarsson a présidé lundi sa première réunion plénière, où il a rendu compte des premières consultations bilatérales qu’il a tenues entre le 8 et le 15 février avec quelque 30 délégations.
« Je suis optimiste quand au fait que nous serons en mesure de respecter notre ordre de marche » d’ici à la ministérielle de 2024, a-t-il déclaré aux journalistes à l’issue de la réunion, soulignant que le ton des consultations avait été « uniformément positif et constructif ».
Outre les réunions habituelles, il a annoncé la tenue de quatre semaines de discussions intensives sur la pêche, d’ici juillet, la première durant la semaine du 20 mars.
L’ambassadeur islandais a souligné que les pays avec lesquels il avait discuté avaient souligné l’importance d’élaborer des règles concernant « les subventions contribuant à la surcapacité et à la surpêche » incluant des flexibilités pour les pays en développement et les plus pauvres.
L’accord conclu l’an dernier interdit les subventions contribuant à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et les aides à la pêche concernant les stocks surexploités tout en reconnaissant les besoins des pêcheurs dans les pays en développement et les pays les moins avancés.
Mais la partie du projet d’accord concernant les subventions contribuant à la surcapacité et à la surpêche avait en revanche fait les frais des réticences indiennes.
Pour que l’accord de 2022 soit mis en oeuvre, les deux tiers des pays doivent déposer leurs « instruments d’acceptation » auprès de l’OMC. Deux pays l’ont fait jusqu’à présent, la Suisse et Singapour.