Ce sénateur polynésien, et le président indépendantiste de la Polynésie française, Oscar Temaru, mènent depuis plusieurs mois un intense lobbying aux Nations-Unies, afin que leur collectivité d’outre-mer soit réinscrite sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes à décoloniser.
Cette réinscription mènerait vers un référendum, pouvant déboucher sur un rapprochement avec la France, à travers une départementalisation, un éloignement à travers l’indépendance ou un statut intermédiaire d’Etat associé.
Richard Tuheiava a regretté l’attitude de la France et » d’autres pays européens coloniaux » qui se livreraient eux-mêmes à un lobbying pour que cette résolution ne soit pas adoptée.
» Il y a une forte tentative de retarder la fixation de cette date, de la part de notre puissance administrante (la France, NDLR) et de ses alliés » a-t-il déclaré à l’AFP.
Paris estime que l’avenir de la Polynésie française est un débat qui doit se tenir entre la collectivité et la France, et que les Nations-Unies n’ont pas à intervenir.
Oscar Temaru pense au contraire que l’ONU doit « arbitrer » les conflits entre cette collectivité autonome dans la République et sa tutelle, notamment sur la question de la » dette nucléaire « .
Le président polynésien et le sénateur affirment avoir rencontré 73 pays, et avoir convaincu la plupart d’entre eux du bien-fondé de leur démarche.
Une majorité simple suffirait pour que cette résolution soit adoptée en assemblée générale à l’ONU.
Si la résolution L56 n’est pas votée dès le début de cette semaine, c’est, selon Richard Tuheiava, « essentiellement en raison de l’absence d’Oscar Temaru à New York, mais on l’attend dans les jours qui viennent « .
Le président est en campagne à Tahiti, les élections territoriales ayant lieu les 21 avril et 5 mai prochains.
Oscar Temaru y aura comme principal adversaire le sénateur autonomiste Gaston Flosse, qui a réuni environ 10.000 militants à Papeete samedi.