Pour compenser les effets de l’embargo russe sur les importations alimentaires européennes, les ministres ont décidé de reporter sur 2015 25% des quotas de hareng, de sprat et de maquereau non pêchés en 2014 en Atlantique, en Mer du nord et dans la Baltique, a indiqué une source européenne.
L’UE — principalement les pays scandinaves, les Etats baltes, la Grande-Bretagne, l’Irlande, la France et l’Espagne — a exporté en Russie en 2013 pour 144 millions d’euros de produits de la pêche.
A l’issue d’un accord annoncé dans la nuit de mardi à mercredi, les pêcheurs européens pourront en 2015 pêcher 15.900 tonnes de cabillaud en Baltique occidentale, et 51.429 tonnes en Baltique orientale. Soit une baisse respective des prises de 7% et de 22% par rapport à 2014, contre un effort de réduction de 48% et 20% réclamé par l’exécutif bruxellois.
Le saumon du Golfe de Finlande fera aussi les frais de l’ajournement par les ministres de la mise en oeuvre des dispositions de la nouvelle politique commune de pêche (PCP), a indiqué une source européenne.
Alors que la Commission, suivant les recommandations scientifiques, avait recommandé une baisse des prises de 23% dans cette zone, où pêchent Estonie et Finlande, elles seront maintenues au même niveau qu’en 2014, à 13.106 spécimens.
Pour le bassin principal de la Baltique, les ministres ont par contre accepté une réduction de 10% des prises, contre 8% préconisées par la Commission, à 95.928 spécimens. La Suède, la Finlande et le Danemark pêchent plus de 80% des saumons de cette zone.
« Cette décision contrevient aux objectifs fixés par la PCP », a dénoncé Greenpeace dans un communiqué. « Il est scandaleux que les ministres soutiennent encore la surpêche de stocks en réduction, y compris ceux du cabillaud », a dénoncé son responsable pour la protection des mers, Saskia Richartz.
La nouvelle PCP impose à l’UE de fixer ses quotas en fonction des objectifs de rendement maximal durable (RMD) pour garantir la reconstitution des stocks à partir de 2015, là où les avis scientifiques le permettent, et au plus tard en 2020.
Elle interdit aussi à partir de 2015 et en commençant par la mer Baltique les rejets en mers de poissons trop petits, abîmés ou tout simplement hors quotas.