Cette force compterait 5.000 militaires et devrait être dotée de moyens de transports capables de les acheminer avec leurs équipements sur le théâtre d’intervention, selon le projet.
« Il s’agit d’une proposition. Rien ne sera décidé jeudi. Ce sera la première discussion et elle sera suivie de beaucoup d’autres », a insisté un des responsables européens interrogé sur ce projet.
Le projet est défendu par la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Grèce, Chypre, la République tchèque, le Portugal, l’Irlande et la Slovénie.
Les 27 pays de l’UE ont décidé en novembre 2020 de se doter de capacités d’actions. Une réflexion baptisée « boussole stratégique » doit leur permettre d’identifier leurs besoins, leurs manques et les moyens de réduire leurs dépendances pour s’adapter à la nouvelle donne mondiale créée par le désengagement américain, l’agressivité de la Russie et les difficiles relations avec la Turquie, membre de l’Otan.
Les projets européens seront discutés jeudi avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Car l’Alliance a engagé une réflexion similaire et veut être en mesure, en 2030, de déployer 30 bataillons mécanisés, 30 escadrons d’avions de combat et 30 navires de guerre en 30 jours.
« Il s’agit de processus séparés et indépendants », a assuré le responsable européen.
La force d’intervention européenne sera composée de troupes et d’équipements qui pourront être mis à la disposition de l’Otan, des Nations-Unies et de l’Union européenne, a-t-il expliqué.
« Nous devons faire plus et mieux face aux crises provoquées par des conflits ou par les difficultés de certains Etats de contrôler leur territoire », a souligné un diplomate européen.
« L’Union européenne doit être plus réactive, plus robuste dans sa capacité d’intervention, avec des mandats adaptés, et se montrer plus agile dans la prise de décision », a-t-il soutenu.
La possibilité d’interventions décidées par un groupe d’Etats membres avec l’accord des autres, mais sans leur participation, est évoquée.
L’UE s’est dotée depuis 2005 de « Battle groups » (Groupements tactiques de réaction rapide) de 1.500 hommes capables de mener des interventions militaires dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune.
« Mais ils n’ont jamais été utilisés pour des raisons politiques et financières », a déploré le responsable européen, alors qu’ils pourraient être « le coeur » de la force d’intervention rapide.
Mais se pose le problème du financement. « Ne pas participer ne signifie pas ne pas contribuer. La règle de la solidarité financière doit être préservée », a-t-il averti.