« Nous nous félicitons de l’adoption et de la signature de la charte sur la sécurité et la sûreté maritime et le développement en Afrique », a annoncé le président congolais Denis Sassou Nguesso pour conclure le premier Sommet de l’UA sur la sécurité des mers.
« Ce geste est on ne peut plus historique dans la vie de +notre+ continent », a-t-il ajouté.
Le président kényan, Uhuru Kenyatta, s’est également réjoui de cette promesse de coordonner les actions entre les pays du continent pour lutter contre la piraterie et les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains sur les côtes africaines.
« Cette charte va également participer à la Stratégie africaine intégrée pour les mers et pour les océans à l’horizon 2050(adoptée en 2012), et baliser de nouvelles initiatives et de nouvelles actions », a déclaré le président du Kenya.
Le pays d’Afrique de l’est a longtemps souffert de l’insécurité maritime dans le Golfe d’Aden, et des conséquences de la piraterie de son voisin somalien.
Avec un total de 13 millions de km2 de zones économiques maritimes et 17% des ressources mondiales en eau douce, l’Afrique doit voir cette richesse comme une opportunité de développement durable, selon le président Kenya.
« C’est un acte politique très important de la part de l’UA parce que l’enjeu de la sécurité du continent est mis en avant comme une priorité et les engagements politiques, juridiques qui accompagnent la charte de Lomé sont essentiels sur la longue durée », a confié le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian venu apporter à Lomé le soutien de la France à ses partenaires africains.
« Les chefs d’Etat et de gouvernement africains se sont aperçus au fur et à mesure que la sécurité maritime cela voulait dire aussi la sécurité tout court sur leur territoire », a-t-il ajouté.
Cette charte engage les Etats de l’UA signataires à protéger leur environnement mais aussi à prévenir et réprimer la criminalité en mer, ainsi que les trafics d’êtres humains, d’armes ou de drogue.
Ils s’engagent également à créer des institutions nationales et régionales « pour assurer la mise en oeuvre de politiques appropriées pour promouvoir la sureté en mer ».
Dans son discours d’inauguration, le président tchadien Idriss Deby (président en exercice de l’UA) a rappelé qe sur « 54 pays que compte l’Afrique, 38 sont des Etats côtiers ».
90% des importations et exportations transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouvent dans l’espace maritime africain, selon lui.
43 pays étaient représentés au sommet de Lomé, dont 18 par leur chef d’Etat, sur les 54 pays que compte l’Union africaine.
La situation s’est apaisée à l’est du continent, et c’est désormais le Golfe de Guinée – et ses 5.700 km de côtes – qui fait figure de nouvel épicentre de la piraterie maritime en Afrique.