« L’Union européenne exploite les ressources malgaches de manière inéquitable, c’est choquant car ce n’est pas dans les principes de l’UE qui devrait agir dans l’intérêt des pays pauvres », a expliqué à l’AFP l’écologiste britannique Alasdair Harris, membre de Blue ventures.
Selon cette étude, réalisée par l’université canadienne British Columbia avec des chercheurs français et de la Banque mondiale, et publiée dans la revue Marine Policy, les quotas de pêche européenne en eaux malgaches ont augmenté de 30% depuis 1986.
Mais les versements effectués en contrepartie par l’UE ont diminué de 20%. Et les revenus annuels de la pêche perçus par Madagascar ont régressé de 90% entre 1986 et 2010.
« Les contrats ne sont pas négociés de manière transparente et souvent injustes, Madagascar a un des plus mauvais contrats de la région », ajoute M. Harris.
L’UE a des accords de partenariat de pêche avec plusieurs pays. L’objectif est de permettre aux navires de l’UE d’exploiter les ressources excédentaires de ces pays partenaires en échange de droits d’accès à la Zone Economique Exclusive (ZEE) et d’un soutien financier au développement de la pêche durable dans ces pays.
L’accord avec Madagascar vient d’être renouvelé en mai pour la période 2013-2014.
Signe de l’importance de ce sujet de la pêche, le Premier ministre malgache Jean Omer Beriziky y a consacré l’un de ses principaux rendez-vous à Bruxelles où il était en visite officielle lundi et mardi. Il a rencontré Maria Damanaki, la Commissaire européenne aux Affaires maritimes.
Les trois quarts des ressources halieutiques de l’Union européenne sont épuisées. Plus de 50% des ressources halieutiques de l’UE provient d’autres pays, selon l’ONG.