« Le souhait de la France est de rester très étroitement coordonnée avec le Mozambique et (les pays de) la région (…) dans le cadre d’une solution politique qui sera d’abord demandée par le Mozambique », a déclaré le président français au cours de sa première visite en Afrique du Sud.
« Compte tenu de notre stratégie indo-Pacifique » et des territoires de Mayotte et La Réunion, « nous avons de manière extrêmement régulière des frégates et différentes composantes de notre marine qui sont présentes dans la région et (…) nous pourrions très rapidement réagir si cela était souhaité », a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa.
« Le coeur de la réponse doit être une réponse régionale africaine », a-t-il insisté, tout en réaffirmant qu' »un problème africain est un problème de la France ».
Les représentants des pays de la région se sont réunis jeudi à Maputo lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour discuter des violences dans le nord du Mozambique. Mais aucune annonce n’a été faite sur un éventuel déploiement de 3.000 hommes qui avait été évoqué.
« La SADC est prête à aider le Mozambique à lutter contre les insurgés et à assurer le rétablissement de la paix et de la stabilité au Mozambique », a toutefois souligné Cyril Ramaphosa vendredi.
Jusqu’à présent le président mozambicain, Filipe Nyusi, s’est montré réticent à toute aide étrangère, insistant sur la souveraineté du pays, indépendant depuis 1975.
Des groupes connus localement sous le nom d' »Al-Shabab » (« les jeunes » en arabe) sèment la terreur depuis plus de trois ans dans la province pauvre et à majorité musulmane du Cabo Delgado, proche de la Tanzanie. Pratiquant une violence spectaculaire, incendiant les villages et décapitant des hommes, leurs attaques sont montées en puissance depuis un an.
Les violences dans cette région stratégique, car riche en gaz naturel, ont déjà tué 2.800 personnes et en ont forcé 700.000 à fuir, selon les ONG et l’ONU.
Après une attaque surprise d’ampleur dans la ville portuaire de Palma, qui a fait des dizaines de morts, le groupe français Total a suspendu début avril un méga projet gazier représentant un investissement de plus de 16 milliards d’euros.