« On doit regarder les décisions qui sont prises par nos alliés avec lucidité », a déclaré le chef de l’Etat français au début du sommet informel au château de Brdo, non loin de la capitale Ljubljana.
« Il y a des choix qui ont été faits dont je ne peux pas dire qu’ils ont été des signaux de considération » envers « la France et l’Europe », a-t-il ajouté, citant les conditions de départ des troupes américains d’Afghanistan et l’accord stratégique AUKUS conclu entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la région indo-Pacifique.
Dans ce contexte, « nous avons des besoins de clarification et de réengagement » de la part des Etats-Unis, a précisé M. Macron, qui s’est entretenu mardi matin à Paris avec le secrétaire d’Etat Antony Blinken.
« Mais nous avons besoin d’être clairs avec nous-mêmes sur ce que nous voulons pour nous, pour nos frontières, pour notre sécurité, pour notre indépendance énergétique, industrielle, technologique et militaire », a-t-il ajouté.
La discussion au menu du dîner entre les 27 dirigeants de l’UE devait porter, selon lui, sur la stratégie pour « continuer à travailler de bonne foi avec ses partenaires historiques et ses alliés mais aussi continuer à accroître son indépendance, sa souveraineté ».
Emmanuel Macron a confirmé qu’il s’entretiendrait au téléphone avec le président américain Joe Biden à la mi-octobre avant de le rencontrer au G20 de Rome les 30 et 31. « Je pense que ce sera la bonne occasion de voir comment nous pouvons nous réengager », a-t-il souligné.
Interrogé sur les relations tendues entre les Etats-Unis et la Chine, le président français a rappelé la nécessité que « l’Europe parle avec une voix qui soit sa voix » face à Pékin.
« Nos relations sont nourries d’exigence sur ce qui nous sépare et de volonté de continuer à engager sur ce qui nous rapproche », a-t-il expliqué. « A cet égard, nous avons de vraies convergences avec les Etats-Unis, il se peut que nous ayons aussi des différences », selon lui.