La résolution présentée par une actionnaire demandait à Maersk d’exposer sa +due diligence+ (processus de vérification) en matière de droits de l’homme et de mettre fin aux transferts d’armes vers Israël.
Elle a été rejetée, selon le compte-rendu de l’Assemblée générale.
Pour l’actionnaire, Zen Donen, soutenue dans sa démarche par plus de 70 ONG dont Amnesty International, Oxfam Danemark et ActionAid, Maersk a la responsabilité de réduire les risques liés aux droits humains et d’être transparent sur ses opérations.
Le transporteur a expliqué mener une « politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ou de munitions vers les zones de conflit actives », assurant ne jamais avoir transporté armes et munitions dans le cadre de son contrat avec le gouvernement américain.
« Nous menons des vérifications renforcées, en particulier dans les régions touchées par des conflits actifs, notamment Israël et Gaza, et adaptons régulièrement cette vigilance au contexte en évolution », a écrit Maersk dans un communiqué.
Mais pour Mme Donen, tout comme des militants qui se préparent à manifester mardi soir contre Maersk, des transferts d’armes ont bien lieu.
Ils s’appuient notamment sur des rapports réalisés par le média d’investigation Danwatch et l’organisation Palestinian Youth Movement faisant état du transport de véhicules militaires, matériels et munitions.
Ces transferts sont « en violation des conventions internationales, si l’on suppose qu’équipements militaires, armes et composants ont été utilisés dans des opérations de l’armée israélienne, où des conventions internationales sont violées », note auprès de l’AFP Zen Donen, qui est en contact avec l’ONG Eko, mobilisée également contre l’assureur français Axa sur ses liens avec des banques israéliennes.
Le mois dernier, plusieurs centaines de militants, dont la suédoise Greta Thunberg, s’étaient rassemblés devant le siège de l’armateur à Copenhague pour lui demander d’arrêter ces transports.
« Nous ne relâcherons pas la pression tant que Maersk n’aura pas cessé d’être complice de ce que nous considérons être un génocide », a insisté auprès de l’AFP Sophia, qui organise une manifestation mardi.
« Maersk fait partie de ces entreprises qui font la fierté du Danemark mais il faut que les gens commencent à y regarder de plus près car en transportant des armes, des chargements militaires vers Israël ils contribuent à ce qu’on considère être un génocide », a-t-elle insisté, souhaitant garder l’anonymat.
« La campagne diffuse des allégations inexactes », a pour sa part dénoncé Maersk.
En novembre, un porte-conteneur de l’armateur s’était vu refuser l’entrée du port espagnol d’Algésiras au motif qu’il aurait transporté des armes pour Israël, ce qu’a réfuté Maersk.
L’Espagne refuse depuis le printemps 2024 aux navires transportant une cargaison d’armes à destination d’Israël l’autorisation d’accoster dans ses ports.
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