L’ancien dirigeant, premier président démocratiquement élu des Maldives, entend ainsi ouvertement défier l’actuel chef de l’Etat Abdulla Yameen, qui l’avait battu de façon controversé en 2013, et ouvrir la voie à sa candidature à la présidentielle prévue l’an prochain.
M. Nasheed s’est allié avec trois partis, ce qui, comme il l’espère, lui permettra d’obtenir une majorité au Parlement, où siègent 85 députés. L’assemblée est à l’heure actuelle contrôlée par le Progressive Party of Maldives (PPM) du président Yameen.
Mohamed Nasheed a composé avec Maumoon Abdul Gayoom, le demi-frère de M. Yameen et lui-même ancien président des Maldives. Leur alliance, signée ce week-end, vise notamment à amnistier les personnes poursuivies pour motifs politiques.
« Nous allons montrer lundi que nous disposons d’une majorité au Parlement », a déclaré M. Nasheed à l’AFP depuis Colombo au Sri Lanka.
« Si nous y parvenons, et nous pensons y parvenir, le président en sera réduit à jouer les potiches. Il sera forcé de mettre des réformes en branle et d’abroger les mesures anti-démocratiques qu’il a prises », a-t-il ajouté.
Le mois dernier, Mohamed Nasheed avait fait part de sa ferme intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2018, cinq ans après sa défaite au scrutin qui avait vu la victoire de son adversaire Abdulla Yameen.
La Constitution lui interdit de se présenter en raison de sa condamnation en 2015 pour un chef lié au terrorisme – motivée selon l’ONU par des considérations politiques. Il espère cependant faire lever cet obstacle grâce à la pression de la communauté internationale.
Incarcéré, M. Nasheed était parti en 2016 à la faveur d’une permission médicale au Royaume-Uni.
En 2008, après trois décennies de règne autocratique du demi-frère d’Abdulla Yameen, Maumoon Abdul Gayoom, le multipartisme était entré en vigueur dans l’archipel réputé pour son tourisme de luxe.
Mohamed Nasheed avait alors été élu président mais avait été renversé en 2012.
Depuis, l’archipel est dans la tourmente mais le gouvernement résiste à d’intenses pressions internationales face à une situation dans laquelle toutes les principales figures de l’opposition sont soit détenues, soit en exil.