Maldives/présidentielle: la Cour suprême poursuivra ses travaux lundi

Après plusieurs heures de débats, la haute instance judiciaire a ajourné dimanche la séance, qui reprendra lundi à 10H00 locales (05H00 GMT) dans la capitale Malé. Une annulation du vote risquerait de replonger les Maldives dans le trouble, dans ce pays coutumier des coups de théâtre.

Connu pour ses passages en force et sa répression féroce de toute dissidence, le président Abdulla Yameen avait reconnu dans un premier temps avec réticence la large victoire de l’opposant Ibrahim Mohamed Solih avec 58,4% des suffrages au scrutin du 23 septembre.

Mais prétextant avoir reçu depuis des témoignages faisant état de fraude, le chef de l’État de 59 ans a engagé cette semaine une procédure judiciaire pour annuler le vote, qualifié par son parti d' »élection la plus grotesque de mémoire d’homme ».

Cette manoeuvre suscite l’inquiétude de la communauté internationale, au premier plan les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde voisine. Washington a menacé samedi de sanctions le président sortant, proche de Pékin, s’il remettait en cause le résultat des urnes.

Dans un communiqué durant le week-end, la coalition des partis d’opposition a estimé que « les Maldiviens ont utilisé le scrutin pour défaire le régime dictatorial. Yameen ne doit pas être autorisé à pervertir cette opportunité difficilement obtenue pour tous les Maldiviens d’une véritable démocratie et de stabilité ».

À la tête de cette micro-nation réputée pour ses plages de sable blanc et ses hôtels de luxe, Abdulla Yameen a gouverné d’une poigne de fer durant cinq ans, en incarcérant ou forçant à l’exil ses opposants, muselant société civile et médias.

Les rebondissements spectaculaires ne sont jamais loin aux Maldives: en 2013, M. Yameen était arrivé au pouvoir en battant Mohamed Nasheed – premier président démocratiquement élu de l’histoire du pays – dans des circonstances déjà controversées.

La Cour suprême avait annulé le premier tour, où M. Nasheed était arrivé en tête, puis repoussé deux fois le vote, laissant le temps à M. Yameen de forger des alliances.

Au début de l’année, mécontent d’une décision de cette même Cour qui cassait les condamnations litigieuses d’opposants, le président était passé en force en imposant 45 jours d’état d’urgence.

Après une série d’arrestations – parmi lesquelles deux des cinq juges de la Cour suprême, ainsi que son demi-frère l’ancien président Maumoon Abdul Gayoom, au pouvoir pendant trente ans – Abdulla Yameen avait obtenu de l’instance judiciaire qu’elle revienne sur sa décision.

Il doit officiellement céder le pouvoir au président-élu Ibrahim Mohamed Solih le 17 novembre prochain.

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