« Les gouvernements précédents ont pris des mesures et ce gouvernement va continuer à renforcer les moyens du Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, NDLR), à la fois en matériel, en équipements, en navires », a assuré le ministre à la presse après avoir rencontré des pêcheurs à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Interrogé sur le grand nombre de décès de migrants dans la Manche ces derniers mois, dans des naufrages ou des bousculades, M. Loher a indiqué que l’action du gouvernement passerait également par « des moyens humains supplémentaires ».
« Pour le reste, il y aura des discussions, qui ne relèvent pas de mon portefeuille ministériel mais de celui de mon collègue de l’Intérieur, avec les autorités britanniques », a-t-il ajouté.
Le président du comité régional des pêches des Hauts-de-France, Olivier Leprêtre, a indiqué aux journalistes que la crise migratoire dans la Manche commençait avait « embêter de plus en plus » les pêcheurs.
La multiplication des tentatives de traversées clandestines « impacte la pêche, parce que les gens qui vont récupérer les migrants, les pêcheurs, perdent leur temps. Ce n’est pas tout à fait le mot, parce qu’il faut aller sauver les gens, mais disons que ça devient embêtant », a-t-il dit.
« Qui dit perte de temps, dit perte d’argent », a exposé M. Leprêtre. « Une journée de pêche, ça peut aller de 3.000 à 10.000 euros, et quand on va récupérer des migrants, c’est une journée de foutue ».
« Ceci dit, il est hors de question de laisser les gens mourir, et les patrons de pêche (…) ne se posent même pas la question », a-t-il insisté, estimant qu’il faudrait « un peu plus de mise en oeuvre de l’État, de canots de sauvetage et tout ce qui s’ensuit ».
Sur la seule journée du 5 octobre, quand quatre migrants dont un enfant ont trouvé la mort, un nombre record de 973 personnes ont traversé la Manche sur de petites embarcations pour atteindre les côtes anglaises, selon les chiffres du ministre britannique de l’Intérieur.
Au moins 51 personnes sont mortes dans ces tentatives de traversée en 2024, d’après la décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, un record depuis le début du phénomène.