« Nous avons eu des difficultés à persuader certains de nos partenaires, en particulier les Français, d’agir à la hauteur de la situation, mais je comprends les difficultés auxquelles tous les pays sont confrontés », a-t-il déclaré sur Sky News à l’issue d’une réunion de crise à Downing Street.
« Ce que nous voulons maintenant, c’est faire plus ensemble, c’est ce que nous proposons », a-t-il ajouté.
Selon la police française, 27 migrants ont péri mercredi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large de Calais. Ce drame est le plus meurtrier depuis l’envolée en 2018 des traversées migratoires de la Manche, face au verrouillage croissant du port de Calais et du tunnel sous la Manche emprunté jusque-là par les migrants tentant de rallier l’Angleterre.
Ces traversées constituent un sujet de tension régulier entre Paris et Londres, les autorités britanniques estimant insuffisants les efforts entrepris côté français pour les empêcher d’embarquer malgré le versement d’aides financières.
« Cette catastrophe souligne à quel point il est dangereux de traverser la Manche de cette manière. Elle montre également à quel point il est vital d’intensifier nos efforts pour briser le modèle économique des gangsters qui envoient des gens en mer de cette manière », a estimé Boris Johnson.
« Je dis à nos partenaires d’outre-Manche que le moment est venu pour nous tous de nous mobiliser, de travailler ensemble pour faire tout ce que nous pouvons pour briser ces gangs », a-t-il ajouté.
Marquant un durcissement face à l’immigration promis dans le cadre du Brexit, le gouvernement britannique a commencé à faire adopter un projet de loi controversé qui réforme le système d’asile et prévoit de durcir les sanctions, en portant à la prison à vie, contre 14 ans actuellement, la peine maximale encourue par les passeurs.
Présentée par la ministre de l’Intérieur Priti Patel comme « juste mais ferme » mais dénoncée par des associations de défense des droits humains, elle vise à décourager l’immigration illégale et prévoit de traiter différemment les demandeurs d’asile selon qu’ils sont arrivés dans le pays légalement ou pas.
Selon des chiffres compilés par l’agence de presse britannique PA, plus de 25.700 personnes ont rejoint l’Angleterre dans de petites embarcations depuis le début de l’année, soit trois fois plus que sur toute l’année 2020.