« La position de l’UE est claire, il ne peut y avoir d’impunité pour la corruption. Zéro tolérance pour ça », a déclaré Josep Borrell à l’issue d’un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
« Nous devons attendre les résultats des investigations en cours (…) Nous attendons la pleine collaboration de tout le monde dans cette enquête », a ajouté M. Borrell qui a débuté jeudi une visite de deux jours au Maroc.
Le rôle du royaume a été pointé du doigt dans plusieurs articles de presse et par des eurodéputés dans le scandale de corruption présumé impliquant le Qatar.
Dans cette affaire qui a éclaté en décembre, quatre personnes ont été placées en détention préventive en Belgique, dont l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili.
Selon le journal belge Le Soir, le compagnon de cette dernière, l’Italien Francesco Giorgi, un assistant parlementaire, a affirmé aux enquêteurs avoir fait partie d’une organisation utilisée à la fois par le Maroc et le Qatar dans le but d’intervenir dans les affaires européennes.
Pour sa part, M. Bourita a estimé que « le partenariat entre le Maroc et l’UE fait face à des attaques médiatiques répétées et des attaques notamment au sein du Parlement ».
« Le Maroc défendra ses intérêts et compte sur ses partenaires pour défendre ce partenariat », a-t-il poursuivi.
Dans le cadre du partenariat Maroc-UE, les échanges commerciaux ont atteint plus de 45 milliards d’euros en 2021, faisant du royaume « le premier partenaire économique et commercial de l’Union Européenne sur le continent africain », a noté jeudi dans un communiqué le Premier ministre Aziz Akhannouch, après avoir rencontré M. Borrell.
Rabat et Bruxelles sont liés depuis plus de 20 ans par des accords agricoles et de pêche qui englobent le territoire disputé du Sahara occidental, riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, contrôlé à près de 80% par le Maroc.
Sur ce dossier, M. Borrell a réitéré la position de l’UE qui « soutient le processus des Nations Unies visant à parvenir à une solution politique (…) juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable » et a salué les « efforts sérieux et crédibles menés par le Maroc ».
Ce conflit oppose depuis des décennies Rabat aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.