« Si le Alan Kurdi émet la volonté de venir à Marseille, nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée », a déclaré Benoît Payan, qui assure actuellement l’intérim de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, éloignée pour raisons de santé.
« Le bateau doit être accueilli dans le port le plus sûr, le plus proche pour permettre le débarquement, c’est cette règle que nous allons continuer à appliquer avec nos partenaires européens », a rappelé de son côté Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.
Répétant la position officielle de la France, qui signifierait dans ce cas que le port le plus sûr n’est pas en France, M. Attal a cependant ajouté que « depuis le début de la crise migratoire, la France ne s’est jamais dérobée à ses responsabilités concernant l’accueil de personnes en détresse qui peuvent se présenter aux frontières de l’Europe » et qu’elle « va continuer à prendre sa part dans cet accueil ».
Précisant avoir appris l’arrivée éventuelle du Alan Kurdi par la presse, le premier adjoint au maire de Marseille a insisté sur le fait que la ville était prête à accueillir ce navire « sans condition »: « Puis le droit commun s’appliquera pour la gestion concrète de l’accueil des naufragés à bord », a-t-il précisé.
La décision de l’ouverture ou non du port de Marseille n’est cependant pas de la compétence de la ville, mais des autorités nationales.
« Nous ne sommes pas décisionnaires, nous allons accompagner les décisions qui seront prises à terre par la préfecture départementale, en accord avec le gouvernement », a expliqué la préfecture maritime.
« Nous avons échangé à la mi-journée avec le Grand port maritime de Marseille et ils n’avaient pas reçu de demande d’escale » concernant ce navire, a précisé cette source.
La préfecture maritime peut intervenir au moment où un bateau franchit les eaux territoriales, situées à 12 milles marins de la côte (22 km environ).
M. Payan réitère une position que la ville de Marseille avait déjà prise fin août, « conformément à son histoire et à ses traditions », alors qu’un autre navire humanitaire, le Louise-Michel, affrété par le street-artist britannique Banksy, voguait en Méditerranée avec des dizaines de migrants à bord.
Le bateau Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea-Eye, qui a recueilli 133 migrants en mer samedi, a annoncé mercredi faire route vers le port de Marseille en France après avoir vu ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes échouer: « L’inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure », a assuré le dirigeant de l’ONG, Gorden Isler, dans un communiqué.