Cette digue en pierre, dont la construction s’est étalée de 1840 à 1925, court sur 7 km entre le Vieux-Port de Marseille et le quartier de l’Estaque, au nord de la ville. C’est son extrémité sud qui doit être rouverte au public, celle qui fait face au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem).
Lieu de promenade et de détente prisé des Marseillais, la digue du large avait été fermée au public à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et la mise en place d’une nouvelle réglementation internationale de sûreté par l’Organisation maritime internationale (OMI).
« Le port de Marseille-Fos souhaite rouvrir au public la partie sud de la digue (NDLR: dite « digue Sainte-Marie), permise notamment par le déplacement des ferries internationaux au Cap Janet (…), en lançant une consultation pour choisir un opérateur qui y développera des activités culturelles ou de loisirs (et) de restauration pendant l’été 2023 », détaille le communiqué du port.
L’appel d’offres, qui se clôture le 3 mai, « est ouvert aux restaurateurs, transporteurs maritimes, organisateurs d’événements ou aux groupements, qui proposeront des activités culturelles ou de loisirs sur la digue Sainte-Marie et assureront la restauration ainsi que le transport des passagers depuis la terre ferme jusqu’à la digue », précise le port, promettant aux Marseillais la découverte d’un « point de vue imprenable sur la ville ».
L’ouverture au public, prévue de juillet à octobre 2023 pourra, en cas de succès, « être renouvelée, voire élargie, en 2024 », ajoute la même source.
Par cette opération, le port de Marseille-Fos souhaite « le renforcement des liens avec le territoire », selon les mots du président de son directoire, Hervé Martel, qui entend développer « de nouvelles occasions de rencontre, pour mieux se faire connaître, se rendre accessible ».
Mais les modalités de cette réouverture -notamment l’accès à la digue via une navette maritime qui pourrait être payante-, inquiètent certains Marseillais, dont l’association des Libres nageurs, qui y voient une privatisation déguisée.
D’autant que l’espace -quelque 450 mètres de jetée- de nouveau accessible reste selon eux « très limité ».
« On insiste sur la nécessité d’un accès gratuit et pour tout le monde », a expliqué à l’AFP Benjamin Clasen, président des Libres nageurs.