Ce phénomène d’arrivée massive de sargasses venues du large avait déjà été constaté en 2011 avant de disparaître puis de revenir en juin 2014 avec une plus grande ampleur, selon plusieurs sources.
Le comité des pêches maritimes s’est fait l’écho de « l’exaspération » des marins-pêcheurs qui voient leur capacité de pêche limitée du fait de l’accumulation des algues.
Dans plusieurs communes littorales touchées par l’échouage des algues, de nombreux riverains se sont plaints des odeurs nauséabondes provoquées par le gaz (hydrogène de sulfure) émis par leur décomposition. Certains d’entre eux ont signalé des difficultés respiratoires et des altérations de leurs mobiliers et de leurs équipements électroniques.
Une pétition a été lancée sur Facebook pour dénoncer l’inertie de l’administration et une « mise en danger de la vie d’autrui par négligence ».
Mardi, lors du dernier point de la situation avec les maires des communes en préfecture, l’Agence régionale de Santé (ARS) a répondu « aux informations erronées circulant depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux », selon un communiqué de la préfecture.
« Déjà en 2011, le Haut conseil de santé publique, saisi par l’ARS, avait précisé que ce gaz, perceptible par l’odorat à des niveaux très bas, (environ 0.2 à 0.3 ppm -partie par million-) n’était toxique qu’à des valeurs dépassant les 100ppm », indique ce communiqué.
« A des valeurs plus faibles, proche du seuil olfactif, les effets observés sont en grande majorité des irritations oculaires et des gênes respiratoires chez les personnes asthmatiques », détaille la préfecture qui conclut: « A ce jour, les signalements parvenus à l’ARS par les professionnels de santé correspondent bien à ce type d’effets, aucune forme grave ou aucun passage aux urgences lié aux algues n’a été signalé en 2014 ou en 2011 ».
Par ailleurs, le Conseil général et le Conseil régional ont pris chacun des initiatives pour faire face à l’afflux d’algues sargasses: 340.000 euros ont été débloqués par le département et 350.000 euros par la Région au profit des communes les plus touchées pour l’enlèvement des algues.
Enfin, dans un courrier adressé mercredi au Premier ministre, Serge Letchimy, député (apparenté PS) et président de la Région Martinique demande au gouvernement « la mise en place de missions d’observations régulières en mer des déplacements des radeaux de sargasses et le déploiement de moyens de collecte maritimes sur la zone côtière touchée par les échouages récurrents ».
A l’initiative du préfet, une reconnaissance aérienne hebdomadaire a déjà été mise en place pour estimer l’évolution des échouages d’algues sargasses.