Quelques mois après un mouvement contre la vie chère, quatre lanceurs d’alerte ont assigné le dirigeant de ce groupe devant cette instance en novembre, l’accusant de se soustraire à son obligation légale de dépôt de ses comptes annuels depuis 2018.
Prévue le 23 janvier après un premier renvoi, l’audience a de nouveau été renvoyée jeudi par le tribunal qui l’a reportée au 13 février. « On devrait avoir une publication (des comptes annuels du groupe, ndlr) quelques jours avant » cette date, a indiqué le président du tribunal.
Quelques heures avant l’audience initialement prévue jeudi, le dirigeant de GBH, Stéphane Hayot, a annoncé à la radio locale RCI que son groupe avait déposé ses comptes consolidés « en début de semaine » au greffe du tribunal de commerce.
« Pour chacun des exercices » allant de 2019 à 2023 pour lesquels le groupe de distribution a été sommé de publier ses états financiers, « vous avez quatre documents », a plaidé l’avocat du groupe, Philippe Dubois.
Mais jeudi, seul « le justificatif des dépôts » avait été transmis selon l’avocat des lanceurs d’alerte, Renaud Portejoie, qui a dénoncé une « démarche malicieuse » visant à « gagner un mois ou deux ».
« Il est temps que cette procédure avance », a-t-il déclaré. « Le jeu du chat et de la souris est terminé. »
Le groupe GBH est accusé de contribuer au coût de la vie élevé aux Antilles en appliquant des marges record en l’absence de véritable concurrence, et de ne pas vouloir révéler l’ampleur de ses bénéfices en ne rendant pas ses comptes publics.
Des émeutes contre la « vie chère » ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois en Martinique, où les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l’Hexagone, selon l’Insee.