La compagnie Mitsui OSK Lines exploite le vraquier MV Wakashio, qui a heurté un récif à Pointe d’Esny le 25 juillet et dont les 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel qu’il transportait ont commencé à se répandre dans les eaux d’un bleu surnaturel qui font la réputation de l’île Maurice.
Ce n’est pas le premier accident dans lequel la compagnie est mise en cause. En 2006, le pétrolier Bright Artemis, qu’elle exploitait, a été endommagé alors qu’il tentait de secourir l’équipage d’un autre navire, provoquant la fuite dans l’Océan indien d’une quantité de pétrole brut estimée à 4.500 tonnes.
La fuite ayant eu lieu au large, le parti avait été pris de laisser la nappe se diluer et s’évaporer, la compagnie estimant qu’il était peu probable que le pétrole atteigne les côtes.
La Mitsui OSK Lines a également été impliquée dans d’autres accidents, notamment le naufrage de l’un de ses porte-conteneurs en 2013 dans l’Océan indien.
L’histoire de la compagnie de transport maritime établie à Tokyo remonte à 1878, quand la société de commerce Mitsui & Co a commencé à exploiter une liaison par bateau à vapeur entre Nagasaki et Shanghai.
Au sein du grand conglomérat (« zaibatsu ») Mitsui, l’activité maritime a été étendue dans les années 1930 au transport de passagers entre le Japon et le continent américain. Rebaptisée Mitsui Steamship en 1942, elle a été utilisée, comme bien d’autres compagnies privées nipponnes, pour le transport militaire avant et pendant la Seconde guerre mondiale.
Survivant au chaos de l’après-guerre, la compagnie a participé au « miracle japonais » en prenant part aux exportations de voitures nipponnes et aux importations de gaz naturel de l’Archipel, pauvre en ressources naturelles. Rebaptisée Mitsui OSK Lines en 1999, elle exploite aujourd’hui quelque 740 navires dans le monde et emploie plus de 1.000 personnes.
Le vraquier MV Wakashio, lancé en 2007, est la propriété de l’entreprise japonaise Nagashiki, établie à Wakayama (ouest). Il avait passé sans problème son inspection annuelle en mars, selon l’ONG ClassNK.