Dans cet État vu comme un modèle de stabilité et de prospérité sur le continent africain, la campagne a mis en lumière des inquiétudes économiques et démocratiques, sur fond d’un scandale d’écoutes téléphoniques qui a ébranlé le parti au pouvoir, largement défait dans les urnes.
M. Ramgoolam, 77 ans, chef du Parti travailliste, est un ancien médecin et avocat, qui a été Premier ministre à deux reprises, de 1995 à 2000 puis de 2005 à 2014. Il est également le fils de Seewoosagur Ramgoolam, qui a conduit l’île Maurice à l’indépendance en 1968.
Sa coalition, l’Alliance du changement, a remporté 60 sièges dimanche. Le modèle d’élection étant basé sur le principe du « gagnant remporte tout » (les sièges en jeu), les coalitions uniques dominent souvent le parlement mauricien.
« C’était une victoire incroyable », a-t-il déclaré à la presse après la cérémonie.
« Ma mission, c’est d’assurer que Maurice soit un endroit où il fait bon vivre », a-t-il ajouté, promettant de mettre fin aux « espionnages » et ingérences politiques.
Deux autres députés ont été élus sur l’île Rodrigues qui jouit d’un statut d’autonomie. La Commission de surveillance électorale a enfin nommé quatre députés selon le système du « meilleur perdant », visant à assurer l’équilibre dans la représentation communautaire, portant le total à 66 députés.
Le Premier ministre sortant Pravind Kumar Jugnauth, 62 ans, a démissionné mardi. Il était à la tête du gouvernement depuis 2017, après avoir succédé à son père.
M. Jugnauth s’était présenté fort de la conclusion début octobre d’un accord « historique » entre Maurice et Londres sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, vu comme un succès majeur pour le gouvernement mauricien après plus d’un demi-siècle de litige.
Mais son espoir de profiter de cet accord dans les urnes a été rapidement douché lorsque des extraits de conversations téléphoniques d’hommes politiques, membres de la société civile, diplomates et journalistes ont fuité sur les réseaux sociaux courant octobre.
L’ancien directeur général de Mauritius Telecom a été arrêté, ainsi que trois autres suspects.
Les autorités ont également annoncé le blocage des réseaux jusqu’après le scrutin, avant de se raviser face au courroux de l’opposition.