La moitié de la population a moins de 17 ans et demi, contre 23 ans en Guyane (autre département d’outre-mer très dynamique démographiquement) et 39 ans dans l’Hexagone.
Ainsi, 60% des Mahorais ont moins de 25 ans et 30% moins de 10 ans, tandis qu’à l’autre extrémité les 60 ans et plus ne représentent que 4% de la population, soit six fois moins qu’en métropole.
Cette jeunesse provient d’une forte croissance de la population. Celle-ci a triplé depuis 1985. Sa croissance de 4,1% à la fin des années 90 est descendue à 2,7%. Les femmes ont en moyenne 4,1 enfants contre 2,0 en France métropolitaine, et quelque 6.500 naissances ont été enregistrées en 2012, valant souvent à l’hôpital de Mamoudzou l’appellation de « première maternité de France ».
La part des étrangers se stabilise à 40% et en fait le département en tête de liste, même devant la Guyane (35,5%). En 2012, date du recensement, 84.600 étrangers résidaient à Mayotte sur 212.600 habitants, et 95% d’entre eux étaient de nationalité comorienne. L’île de l’Union des Comores la plus proche de Mayotte est Anjouan, à environ 70 km.
Près de 4 étrangers sur 10 sont des mineurs, nés à Mayotte, et qui pourront demander l’accès à la nationalité française à leur majorité.
Le niveau de qualification « progresse mais reste faible », note l’Insee: 71% de la population n’a aucun diplôme qualifiant.
D’ailleurs, parmi les 15 ans et plus, un habitant de Mayotte sur trois n’a jamais été scolarisé contre moins de 2% en métropole.
Le niveau scolaire reste aussi « très faible »: 56% des 15-29 ans qui ont achevé leur scolarité n’ont aucun diplôme.
Et ceux qui ont ou veulent des diplômes émigrent « de plus en plus souvent pour poursuivre leurs études ou s’insérer professionnellement » . Sur 18.000 Mahorais ayant quitté leur île entre 2007 et 2012, les deux tiers ont moins de 25 ans.
Car sur « l’île aux parfums », mois d’un adulte sur trois a un emploi. Le taux de chômage atteint 36,6%, le plus élevé des DOM devant la Réunion (34,4%) et la Martinique (28,1%) dont la situation est déjà sans commune mesure avec le reste de la France.
Le secteur tertiaire concentre 88% des emplois et plus d’une personne sur deux occupant un emploi l’est dans le public (administration, enseignement, santé, action sociale).
Le secteur privé est « très faible » et l’emploi se concentre dans quelques communes, dont la moitié au chef-lieu, Mamoudzou.
Les conditions de logement, enfin, « s’améliorent mais restent éloignées des standards métropolitains », souligne l’Insee. Mayotte est devenu le 101e département français au 1er avril 2011 seulement.
Deux tiers des résidences principales n’ont pas le « confort de base » à savoir qu’ils ne disposent pas, à l’intérieur, soit de l’eau courante, soit de l’électricité, soit d’un WC ou d’une douche.