« Le fait qu’il soit passé comme ça, tout droit, en plein sur Mayotte », « c’est ce qui explique l’ampleur des dégâts », a dit Virginie Schwartz, PDG de Météo-France, lors d’une conférence de presse.
Un tel cyclone n’est pas inhabituel dans l’Océan indien, puisqu’on « observe en moyenne trois phénomènes par an d’intensité équivalente à celle de Chido sur ce bassin », avait déjà expliqué Météo-France lundi.
Mais « d’habitude, les cyclones (…) passent par Madagascar », par conséquent, « Chido est un cyclone remarquable avant tout par sa trajectoire (…) inhabituelle », a ajouté la patronne de l’observatoire, en réponse à une question sur l’influence du changement climatique sur le phénomène.
Selon une étude préliminaire publiée mardi de l’Imperial College de Londres, le changement climatique d’origine humaine a rendu plus puissants les vents du cyclone Chido, qui ont frappé l’archipel à plus de 200 km/h pendant de longues minutes. Et augmenté de 40% la probabilité de son apparition.
« L’attribution au changement climatique des cyclones est un domaine qui relève encore beaucoup de la recherche » et « les méthodes elles-même aujourd’hui ne sont pas complètement consolidées », a réagi Virginie Schwartz.
Par ailleurs, étant à l’écart des routes habituelles de ces violentes tempêtes, Mayotte est « un territoire qui (…) a connu très peu d’épisodes cycloniques intenses », par conséquent « la base statistique (…) est faible » pour les études sur l’influence et la responsabilité du changement climatique.
« On ne peut pas dire que, dans 15 jours ou dans un mois, on sera davantage capable d’attribuer le cyclone Chido au changement climatique ou une part du cyclone Chido au changement climatique », a-t-elle mis en garde, plaidant pour le temps de la recherche.
Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 1.400 blessés ont été recensés dans l’archipel. Mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd alors qu’un tiers environ de la population vit dans de l’habitat précaire, entièrement détruit.