Cette extension des aires marines fortement protégées en Méditerranée, très attendues par les défenseurs de l’environnement, constitue « un vrai changement, qui nous permettra d’atteindre un autre objectif de 10% à 2030 », a précisé le président français devant le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’ouvre ce vendredi à Marseille.
Les aires de « protection forte » sont des zones où les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont supprimées ou significativement limitées, et ce de manière pérenne, selon la définition du ministère de la Transition écologique.
La directrice générale de WWF France, Véronique Andrieux avait déclaré avant l’ouverture du congrès de l’UICN qu’elle espérait du chef de l’Etat « des engagements en termes de zones de protection forte en Méditerranée », une mer particulièrement victime de surpêche et de pollutions.
Pour l’instant, selon une étude du CNRS, en métropole, les niveaux de protection des eaux françaises sont extrêmement faibles. Ainsi, 59% des eaux françaises méditerranéennes sont sous le statut d’aires protégées, mais seulement 0,1% en protection haute ou intégrale. Si 40% de la façade Atlantique-Manche-Mer du Nord est sous statut d’aires protégées, seul 0,01% est sous protection haute ou intégrale. Au total, seul 1,6% de l’espace maritime français bénéficie d’un statut de protection intégrale ou haute, dont l’essentiel (80%) dans les eaux australes et antarctiques françaises ».
France Nature Environnement (FNE) affirmait récemment que « les pressions engendrées par les activités humaines doivent être supprimées ou réduites au minimum dans au moins 10% de chaque façade maritime et bassin ultramarin » de la France, qui possède le deuxième espace maritime au monde.
FNE estimait aussi que la définition de la protection forte retenue « ne va pas assez loin pour réellement supprimer – ou réduire au minimum – les pressions sur le milieu marin. »
Le chef de l’Etat a par ailleurs annoncé vouloir accueillir un sommet « One Ocean » fin 2021 ou en 2022, sur le modèle des sommets One Planet qui réunissent acteurs publics et privés. Un sommet sur l’océan est aussi prévu par l’ONU en 2022.