Les membres du groupe baptisé « Kalayaan Atin Ito » (Kalayaan est à nous) ont expliqué qu’ils étaient 47 à avoir débarqué samedi sur Pag-asa, également appelée Thitu, deuxième île des Spratley.
« Kalayaan » signifie « liberté » en philippin mais c’est aussi le nom de la colonie installée par Manille dans l’archipel des Spratley pour appuyer ses revendications.
Le gouvernement s’était opposé à cette opération initiée par un ancien officier de la marine.
Mais Herminio Coloma, porte-parole du président Benigno Aquino, a déclaré dimanche à la presse que les autorités comprenaient les motivations des manifestants. « Nous savons que c’est le patriotisme qui les anime », a-t-il dit.
Ils doivent cependant rechercher « d’autres moyens » pour se faire entendre, a ajouté le porte-parole, se disant préoccupé pour leur sécurité.
Thitu, encerclée de récifs coralliens, est située à 500 kilomètres au large de l’île philippine de Palawan.
La Chine revendique la souveraineté de la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, y compris de zones proches des frontières de ses voisins. Et depuis quelques années, Pékin est de plus en plus agressif.
Les Spratley, un archipel de plus de 100 îles, récifs et atolls à mi-chemin entre le Vietnam et les Philippines, est l’une des zones les plus disputées à cause de son importance militaire stratégique.
Le Pentagone accuse Pékin d’y avoir construit près de 1.200 hectares de terrains gagnés sur la mer grâce à de gigantesques travaux de remblaiement et de construction d’îles artificielles.
Dans un message posté sur leur page Facebook, les manifestants demandent à M. Aquino « d’informer correctement les gens, de ne rien cacher de la vérité sur l’invasion chinoise de notre Zone économique exclusive ». Cette zone est contrôlée par Pékin depuis 2012.
Joy Ban-eg, coordinatrice du groupe, a expliqué que la Chine n’avait pas tenté de les empêcher de gagner leur destination. « En débarquant sur l’île, nous proclamons notre droit de propriété. Nous disons qu’elle est à nous. Nous crions au monde entier que nous ne renonçons pas ».
Manille demande aux Nations unies de dire que les revendications chinoises sont illégales. Une décision est attendue en 2016 mais Pékin refuse de prendre part au processus et devrait rejeter toute conclusion qui lui serait défavorable.
La Chine est autrement plus puissante militairement que les Philippines mais l’archipel est le pays qui se fait le plus entendre sur le sujet.
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