En fin de soirée, trois nouveaux noyés –deux enfants et une femme– ont été repêchés au large de l’îlot d’Agathonissi, au sud de l’Égée orientale, après une journée de recherches.
Une vaste opération de secours se poursuivait par ailleurs au large de l’île de Lesbos, plus au nord, où quelque 240 personnes dont beaucoup souffrant d’hypothermie ont été recueillies après le naufrage d’une barque en bois transportant un nombre indéterminé de migrants.
Des vents violents soufflaient sur toute la zone où les sauveteurs avaient retrouvé dans la soirée un homme et deux enfants noyés dans ce naufrage. Des patrouilleurs grecs et un hélicoptère, avec le renfort de nombreux pêcheurs, et même d’habitants de l’île accourus avec des jet-skis participaient aux opérations.
« La situation est très confuse. On ignore combien étaient vraiment à bord », a déclaré une porte-parole de la police portuaire.
Selon les médias sur place, des enfants ont été transférés dans un état critique dans le dispensaire proche de Molyvos.
Plus tôt, sur une plage de Molyvos, un photographe de l’AFP avait vu six enfants ramenés inanimés et auprès desquels s’activaient des secouristes.
Victime d’un précédent naufrage dans la même zone, un garçon de sept ans recueilli inanimé a succombé plus tôt dans la journée au dispensaire de Molyvos, où il avait été transféré en ambulance. Une fillette d’un an embarquée dans le même bateau a elle pu être réanimée, mais son état restait « critique » selon la police portuaire.
Deux enfants et un homme se sont aussi noyés plus au sud, au large de Samos, quand leur embarcation convoyant une cinquantaine de personnes a fait naufrage en début d’après-midi.
Un enfant et deux hommes restaient portés disparus dans la nuit au large de cette île.
Une fillette de cinq ans est par ailleurs décédée dans la matinée à l’hôpital de Samos après y avoir été transférée inanimée par ses parents, provisoirement accueillis dans un centre d’enregistrement des migrants de l’île. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du décès.
Ces nouveaux drames portent à 39 le nombre de migrants jusque là retrouvés morts dans les eaux grecques depuis le 1er octobre, selon un décompte établi par l’AFP sur la base des données fournies par la police portuaire grecque.
Les opérations de la police portuaire « tendent hélas à devenir une angoissante collecte de réfugiés noyés », a réagi le ministre grec de la Marine, Theodore Dritsas.
« La priorité de l’Europe doit rester la réinstallation dans la sécurité des réfugiés en provenance de leurs pays d’origine », via notamment l’octroi « de visas humanitaires et de permis de regroupement familial, pour études et soins médicaux » a-t-il plaidé, cité par un communiqué. « Tant que l’Europe cultivera les égoïsmes nationaux, les passeurs feront d’énormes chiffres d’affaires au détriment de la vie des réfugiés », a-t-il ajouté.
« Il est absolument obscène que les leaders européens permettent un enchaînement de tragédies sur nos rives », a pour sa part dénoncé Gauri van Gulik, responsable pour l’Europe d’Amnesty International.
Depuis le début de l’année, 560.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Grèce par la mer, sur un total de plus de 700.000 ayant gagné l’Europe par la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Plus de 3.200 personnes ont péri dans ces traversées, selon l’OIM, dont de nombreux enfants.