« Je peux honnêtement dire que cela me fait mal. Chaque jour, j’essaie d’avoir de meilleures relations avec la Russie et, d’un autre côté, il y a des preuves tellement tangibles que les forces russes font cela », a déclaré la chancelière devant les députés réunis au Bundestag, la chambre basse du Parlement.
Mme Merkel faisait référence à une cyber-attaque ayant visé en 2015 à la fois la chambre des députés et ses services.
Le Bundestag avait alors été victime d’une cyber-attaque massive, attribuée au GRU, le renseignement militaire russe.
Les hackers s’étaient procurés en parallèle de cette cyber-attaque, selon des médias allemands, des données personnelles sur une messagerie de la chancelière sur la période allant de 2012 à 2015.
Selon Mme Merkel, un suspect a été identifié par les enquêteurs dans cette affaire.
Un mandat d’arrêt à la demande du parquet fédéral allemand a en effet été récemment émis contre un pirate informatique présumé, Dimitri Badin, également recherché par le FBI, selon l’hebdomadaire Der Spiegel.
Il est notamment soupçonné d’avoir participé au piratage de la campagne démocrate à l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis et d’avoir mené des actions contre l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
« Nous nous réservons toujours le droit de prendre des mesures, y compris contre la Russie », a averti la chancelière, qui a parlé d’un acte « scandaleux ».
« C’est toute une stratégie qui est appliquée » par la Russie, dont la « déformation des faits », a poursuivi Mme Merkel. Dans ce contexte, « bien sûr que ce n’est pas facile » de continuer à tenter de bâtir une meilleure relation avec Moscou, a-t-elle ajouté.
Ce type d’affaires « perturbe évidemment toute coopération fondée sur la confiance », a regretté Mme Merkel.
La chancelière a aussi évoqué le meurtre à Berlin en 2019 d’un Géorgien d’origine tchétchène auquel la justice allemande soupçonne les services russes d’être impliqués.
Cette affaire avait déclenché une crise diplomatique entre l’Allemagne et la Russie : deux membres de l’ambassade russe, auquel le gouvernement allemand reprochait de ne pas « coopérer » à l’enquête, avaient dû quitter le territoire allemand le 4 décembre 2019.
Le tueur présumé a été interpellé juste après le meurtre mais, a prévenu Mme Merkel, « nous tâchons encore de retrouver » d’éventuels complices.