« Quand arriverons-nous? », « Où allons-nous? », demandent régulièrement les migrants au cours des longues journées rythmées par les distributions de nourriture et de thé.
« Pour le moment l’état d’esprit reste bon, les gens coopèrent », note Jay Berger, coordinateur de la mission MSF à bord du navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières.
« Nous faisons de notre mieux mais nous n’avions pas imaginé que ça durerait si longtemps et ce n’est bon pour personne », ajoute-t-il.
Dimanche, un passage aux douches a été organisé. Le grand bateau rouge dispose de 6 douches pour les hommes et de deux pour les femmes, qui sont actuellement cinq avec quatre enfants, mais la nécessité d’économiser l’eau oblige à des restrictions d’accès.
Pour économiser le carburant, le navire fait quasiment du sur-place à mi-chemin entre Malte et l’île italienne de Linosa, près de Lampedusa, face à laquelle la tension monte à bord du navire espagnol Open Arms.
Un point de lessive a été également organisé à l’arrière du bateau et surtout, un salon de coiffure a été établi sur le pont, grâce à plusieurs barbiers parmi les migrants, auxquels un membre de l’équipage a prêté une tondeuse.
« Chaque jour nous essayons de trouver quelque chose qui les distrait », explique Jay Berger. Ainsi samedi, une séance de dessin « intense sur le plan émotionnel » a permis à beaucoup d’exprimer leurs sentiments et leurs souffrances.
Mais l’attente est difficile, et la tension monte un peu plus chaque soir, au moment de la distribution des cartons et couvertures, quand il faut que chacun trouve une place pour s’allonger sur le pont.
« On ne peut pas leur dire d’attendre trois jours, ou une semaine. Tout ce qu’on peut leur dire c’est: +nous serons ici avec vous aussi longtemps qu’il le faudra et nous faisons le maximum pour vous rendre la situation aussi confortable que possible+ », explique Jay Berger.