Plus de 40.000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni cette année après avoir traversé cette route maritime à bord de petites embarcations, un record et un sujet qui empoisonne les relations franco-britanniques depuis plusieurs années.
« Face à l’augmentation du nombre de tentatives de traversées (…) malgré les risques encourus sur des embarcations précaires, la Première ministre a décidé le renforcement du dispositif de sauvetage en mer dans les prochaines semaines », a indiqué dans un communiqué cet organisme placé sous l’autorité de Matignon.
Ce renforcement « repose tout d’abord sur l’affrètement de deux navires supplémentaires spécifiquement dédiés à cette mission, une procédure de réquisition étant envisagée afin que la disponibilité de ces moyens supplémentaires destinés à sauver des vies soit la plus rapide possible », a poursuivi le secrétariat général, dirigé par l’ancien préfet de police de Paris Didier Lallement.
L’organisme a justifié ces moyens supplémentaire et le calendrier de l’annonce par « l’arrivée d’un temps plus froid » et des « possibilités d’accidents graves » qui « augmentent pour les migrants qui utilisent des moyens nautiques les mettant en danger sur la route maritime la plus fréquentée du monde ».
« Le dispositif verra dans un deuxième temps l’arrivée de drones aériens, qui participeront à une meilleure appréhension en temps réel de la situation maritime, notamment lors de tentatives de traversées simultanées de plusieurs embarcations », souligne-t-on dans le communiqué.
L’annonce intervient un an après la mort d’au moins 27 migrants le 24 novembre 2021 lors du naufrage de leur bateau, le pire drame enregistré dans la Manche.
Mi-novembre, le journal Le Monde, qui dit avoir consulté des éléments de l’enquête judiciaire menée à Paris sur ce drame, a affirmé que les naufragés ont appelé à une quinzaine de reprises les autorités maritimes françaises pour demander de l’aide, en vain.
Dans une conversation téléphonique avec ces autorités maritimes, dont l’AFP a eu connaissance, un migrant déclare: « Au secours s’il vous plaît (…) je suis dans l’eau ». « Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises monsieur », lui répond son interlocutrice. « Non, non pas les eaux anglaises, les eaux françaises, s’il vous plaît pouvez-vous venir vite », supplie-t-il encore, avant que la conversation ne soit coupée.