Arrivé jeudi matin à Augusta, dans l’est de la Sicile, toujours suspendu par la structure qui l’avait récupéré par 370 mètres de fond, le chalutier a d’abord été déposé sur une barge pour traverser la rade.
Il a ensuite été porté grâce à une grue dans l’immense hangar réfrigéré 600 m2 réfrigéré installé à proximité d’une base de l’Otan à Melilli, près d’Augusta, au milieu d’une zone industrielle inhabitée.
Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, il avait sombré après avoir percuté un cargo portugais venu à son secours. Il n’y a eu que 28 survivants, qui ont raconté avoir été plus de 800 à bord au départ, ce qui fait de ce naufrage le pire en Méditerranée depuis des décennies.
En plus de la cinquantaine de corps de victimes repêchés le jour du drame, la marine a récupéré plus de 169 corps sur et autour de l’épave. Selon les estimations, la coque pourrait contenir entre 200 et 350 cadavres en décomposition, voire plus.
Les pompiers, en combinaison et équipés de masques à gaz, auront la lourde tâche de les extraire afin qu’une équipe de médecins-légistes puissent effectuer tous les relevés possibles pour leur rendre une identité, avant qu’ils soient enterrés dans divers cimetières de Sicile.
L’opération de récupération de l’épave, qui a coûté plus de 9,5 millions d’euros, était une promesse du chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, pour offrir une sépulture digne aux victimes.
Depuis 2014, plus de 10.000 migrants sont morts ou disparus en tentant de gagner l’Europe par la mer, pour la plupart en Méditerranée centrale, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).